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le maréchal Suchet

Louis Gabriel Suchet est né le 2 mars 1770 à Lyon de parents soyeux. Doté d’une solide instruction, Suchet entre dans la cavalerie de la Garde Nationale de Lyon en 1791. Élu lieutenant-colonel du 4e bataillon de volontaires de l’Ardèche en septembre 1793, il est présent au siège de Toulon où il sauve les batteries de Bonaparte.

Il passe à l'armée d'Italie. En 1795, à la tête de son bataillon, il enlève trois drapeaux aux Autrichiens à la bataille de Loano. En 1796, il commande un bataillon du 18e régiment d'infanterie de ligne à la division Masséna, où il est gravement blessé à Cerea puis à Neumarck. Nommé chef de brigade le 28 octobre 1797. En 1798, il devient chef d’état-major de Brune puis général de brigade le 23 mars. Sa conduite lui vaut l'honneur de porter à Paris les 23 drapeaux pris à l'ennemi. De retour à l’armée, il devient chef d'état-major de son ami, le général Joubert qui le fait nommer général de division le 10 juillet 1799. Après la mort de Joubert, il sert sous Championnet et Masséna. Coupé de l'armée de Masséna, assiégé à Gênes, il se replie sur le Var, dont il défend les frontières, puis reprend Gênes, le 22 juin 1800, quelques jours après Marengo. []

Après la paix de Lunéville, il est nommé inspecteur général d'infanterie en 1801.

En 1804, il commande une division au camp de Boulogne où il est chargé de faire creuser le port de Vimereux. À l'ouverture de la campagne de 1805, sa division devient la première du 5e Corps de la Grande Armée sous les ordres de Soult puis Lannes. Il se distingua à Ulm et à Hollabrunn. Il s'illustre à Austerlitz à la suite de laquelle bataille il est nommé Grand Aigle de la Légion d'honneur.[] Dans la campagne de 1806, sa division se distingue à Saalfeld, à Iéna puis en Pologne, où elle résiste seule à l'armée russe lors de la Bataille de Pułtusk. []Après la paix de Tilsitt, en 1807, le général Suchet prend ses cantonnements en Silésie.

Il épouse le 16 novembre 1808, Honorine Anthoine de Saint-Joseph, fille de l'aînée des Clary et du maire de Marseille.

Suchet est envoyé en Espagne où il prend le commandement de l’armée d’Aragon en 1809 puis de Catalogne et d’Aragon en avril 1813. Seul maréchal à gagner son titre en Espagne et seul général victorieux, il réorganise ses unités et établit une discipline sévère. Il est le seul des chefs Français à réussir complètement la pacification de la zone dont il était chargé. Il est au siège de Saragosse, en décembre 1808, victorieux à Maria et Belchite les 14 et 180 juin 1809, empêchant les projets des Espagnols de se porter sur les Pyrénées. Son administration juste et modérée, son impartiale intégrité envers les habitants auxquels il conserve leurs emplois, sa protection particulière pour le clergé, sa sévérité sur la discipline, lui attachent les Aragonais et lui créent des ressources. Au milieu de la disette générale, son armée devint florissante. Il est victorieux à Alventosa en janvier 1810, puis Lérida le 13 mai, Tortose le 2 janvier 1811 et Tarragone le 28 juin. Il est fait maréchal d'Empire le 8 juillet 1811. La nouvelle est annoncé à Lyon par Eugène de Beauharnais, le 13 juillet 1811. En septembre 1811, il ouvrit la campagne de Valence. Ce sont les prises, toujours sans jamais aucun pillage, d’Oropesa, le 25 août, la victoire de Puebla de Benaguasil le 1er octobre, Sagonte le 25 puis prend Valence le 9 janvier 1812. Il est fait duc d’Albuféra, le 24 janvier 1812. La prises des places de Peñíscola et de Dénia complètent la conquête du royaume de Valence. IL fait lever le siège anglais de Tarragone en juin 1813. La retraite de l'armée française au delà des Pyrénées après la bataille de Vitoria, l'oblige à évacuer Valence le 5 juillet. En septembre il bat lord Bentinck au col d'Ordal et est nommé colonel général de la Garde impériale, en remplacement de Bessières. Malgré la faiblesse de son armée, réduite à neuf mille hommes, le duc d'Albuféra persiste à rester en Espagne pour assurer la rentrée de 18.000 hommes de garnison, et surtout empêcher l'ennemi d'envahir la frontière. Il est encore vainqueur à Molino del Rey en janvier 1814 : la frontière des Pyrénées-Orientales reste inviolée jusqu'à la chute de l'Empire.

Instruit officiellement de l'abdication de l'Empereur, et croyant voir le vœu de la Nation dans ce décret du sénat, il fait reconnaître Louis XVIII par l'armée dont le gouvernement royal lui conserva le commandement. De retour à Paris, il est nommé pair de France, commandeur de Saint-Louis puis commandant de différentes divisions militaires.

 

Lors du retour de Napoléon, il arrive prendre de nouveaux ordres le 30 mars 1815. Il reçoit l’ordre, le 5 avril, de se rendre à Lyon pour y rassembler une armée et le 15 juin il reçoit le commandement de l’Armée des Alpes. À la tête de cette armée, il bat les Piémontais, le 15 juin, et quelques jours après les Autrichiens à Conflans. L'arrivée de la grande armée autrichienne à Genève l'oblige a quitter la Savoie et de se replier sur Lyon où, malgré l’annonce de la défaite de Waterloo le 11 juillet, ses troupes se battent encore à Montluel. Il signe un accord avec les Autrichiens dans la nuit du 11 au 12 juillet, conservant à la France pour dix millions de matériel d'artillerie. Il est exclu de la Chambre des pairs par l'ordonnance du 24 juillet 1815, il n’y est rappelé que le 5 mars 1819. Il ne participe pas à l'expédition d’Espagne en 1823. Il décède à Marseille, le 3 janvier 1826. Son nom est inscrit à l’Arc de Triomphe. Un boulevard de Paris et un cours de Lyon porte son nom. Il donne son nom à un croiseur en 1893, lancé à Toulon.

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