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l'instruction publique

A la fin du XVIIIe siècle, même si le Français est la langue usitée majoritairement depuis le XVIe siècle par la noblesse et la basoche de l’Ain, la culture et le langage traditionnel de nos régions, d'origine franco-provençal, restent ancrés dans les mœurs. Beaucoup de ruraux s'expriment encore en patois, langage riche en notions concrètes mais pauvres en termes abstraits. Ce parlé d'origine franco-provençal n'est pas homogène, il varie dans chaque paroisse voir même dans chaque communauté. Toutefois, il existe un ensemble linguistique autour des patois de Revonnas, Chevillard, Montgriffon, Thézilieu et Chézery. Ce n'est que le 26 ventôse an II, après que le directoire du département de l'Ain ait enregistré le décret du 30 pluviôse, additive à celle du 8 portant que le français est la langue obligatoirement apprise en France, que l'Ain l'adopte définitivement. Cette adoption du français est renforcée par la loi du 2 thermidor an II qui stipule que nul acte public fait en France ne pourra être écrit qu’en français.

En cette fin de XVIIIe siècle, le système éducatif n'est pas absent du paysage culturel des pays de l'Ain. En Bresse, comme dans le Valromey, il est à deux niveaux, d'abord une instruction essentiellement religieuse, dispensée par le curé puis une instruction dispensée par un maître d'école financé par la communauté villageoise. Outre l'aspect éducatif, l'influence exercée par ces recteurs d'écoles communales sur la population est assez grande surtout en Dombes, à l'exemple d'Anton Chalier, recteur de l’école de Villars les Dombes en 1784, qui fait voler un ballon durant 16 minutes sous les yeux de toute la population. La Révolution concrétise l’instruction publique, le 27 octobre 1795, en organisant définitivement les écoles primaires. Dans l’Ain, c’est le représentant Dupuis, le 20 prairial an III, qui s’en charge. On y apprend la lecture, le calcul, l’écriture et quelques éléments de morale. Avec la création de l’école centrale puis du lycée de Bourg le 1er mai 1802, le département est doté d’outils pédagogiques. Les professeurs sélectionnés sont d’éminents spécialistes et érudits, alors que écoles primaires sont confiés à des instituteurs et des institutrices contractuels. La création de l’école d’accouchement, sous l’Empire, contribue grandement à l’instruction publique que le sous préfet de Belley juge « avantageuse » le 20 juillet 1813.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

 

président de la SEHRI

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