la crasse

Sous le 1er Empire, la toilette, pour beaucoup de gens, se résume à des gestes simples et rapides. Pour les soldats, elle consiste le plus souvent à se frotter le visage et le corps à l'eau froide, et tous les dimanches à se faire la barbe quand cela est possible. Le lavage n'est pas le fort des armées républicaines et impériales. Le rasage des hommes de troupe n’a lieu, en caserne qu’une fois par semaine, le dimanche et, “ de temps en temps, pour la propreté, le soldat se lave à l’auge de la fontaine du quartier ”. La crasse est une partie inhérente du mode de vie : « Mais nous n'étions pas au bout de nos maux : l'impossibilité où nous étions de nous déshabiller la nuit, le peu de paille qu'on nous délivrait restant indéfiniment sujette au mouvement tant de jour que de nuit de la baraque, le contact de beaucoup d'individus réunis sous le même toit et que la dure saison y tenait constamment rassemblés, avaient produit sur nos personnes des légions de vermine, aussi incommode et bien plus dégoûtante que celle qui m'avait chassé de l'hôpital des galeux à Strasbourg. C'était un spectacle vraiment repoussant que nos chasses de tous les instants qu'il fallait incessamment renouveler, parce que notre myriade d'ennemis semblait se multiplier en raison du massacre que nous en faisions » écrit le capitaine Godet de St Germain de Joux.

 

Jérôme Croyet

Docteur en histoire

 

Président-fondateur de la SEHRI

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