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1793 : les combats en plaine de Crau

L'armée fédéraliste est commandée par Villeneuve. Ce dernier est prévenu quun détachement de l'armée de Cartaux avance sur Salon. Il fait reculer les troupes aux ordres de Canonge qui occupaient Lambesc et Carteaux entre à Salon.

Le 4 août, Villeneuve arrive pour secourir de Canonge et entreprend avec ses 3000 hommes un mouvement dencerclement du détachement républicain fort de 1000 hommes. Les républicains se retirent et Villeneuve réoccupe Lambesc et Rognes.

Le 5 août, Carteaux est encore à Salon dont Villeneuve veut le déloger. Il concentre ses forces sur les hauteurs de Saint-Cannat, avec des renforts venus dAix commandés par Mandat, son général en second, et le 6, oblige Carteaux à quitter Salon et remonter sur Orgon.

Le centre de l'armée départementale, commandée par Villeneuve, occupe les villes de Salon, Pélissanne et Lambesc le 6 août 1793. Carteaux, à la tête dun détachement de larmée des Alpes, se replie sur Orgon. Les troupes de la Convention battent les fédéralistes à Cadenet. Suite à cette défaite, Villeneuve, se rend à Salon il attend les événements. Les hommes de l'armée départementale, commandés par des chefs qui ne donnent pas l'exemple et soumis à la pression des commissaires politisés, se débandent. C'est avec cette toile de fonds, que Carteaux rassemble, sans bruit, auprès de lui, toutes les forces disponibles, soit 3 000 hommes environ, et fond, tout à coup sur le corps de Villeneuve qui se trouve à Salon. Il partage sa troupe en deux colonnes : l'une doit se porter sur Salon dans la direction de l'est ; la

deuxième venant d'Orgon, reçoit la mission de déboucher dans la plaine par le défilé de Lamanon. Le 10, à six heures du soir, le bruit se répand à Salon que l'ennemi vient attaquer la ville. Des hauteurs d'Eyguières, on le voit défiler dans la Crau. C'est la colonne de droite qui

arrive par la route d'Arles. Immédiatement larmée fédéraliste bat la générale; les bataillons se rassemblent. Villeneuve se prépare à faire face à l'attaque, lorsqu'il reçoit du général Canonge, qui est à Lambesc, la nouvelle qu'une colonne ennemie, forte de 1500 hommes environ, est

sur le point d'arriver à Lamanon. Villeneuve, surpris, partage ses forces en deux, place la moitié de ses troupes sur le chemin d'Arles, l'autre moitié sur la route d'Avignon. Il n'a

sous la main que 2.000 hommes et ne fait pas appel aux troupes qui sont à Grans et Saint-Cannas.

Villeneuve ne peut les retenir, malgré sa supériorité numérique. « l'évacuation de Cadenet se fît dans le plus grand désordre. Ce fut une véritable déroute. Les fuyards coururent d'une seule traite jusqu'à Aix et Marseille ». Villeneuve se maintient à Salon et couvre Aix. Pendant ce temps le CSP ordonne à trois bataillons de larmée dItalie de prendre en tenaille les troupes fédéralistes.

De son côté, Carteaux sest porté sur Salon avec 3000 hommes le 18 août et divise ses troupes en deux colonnes qui attaquent les forces de Villeneuve qui sont dispersées et le détachement de Lambesc ne prend pas part à la bataille. Une nouvelle fois la panique se déclenche et les troupes fédéralistes lâchent pied.

Le 19, au lever du jour, devant Salon, les troupes conventionnelles ouvrent le feu simultanément sur les deux tronçons de l'armée départementale. Une vive canonnade s'engage de part et d'autre et se soutient jusqu'à huit heures du matin, lorsque tout à coup une partie des troupes fédéralistes se débandent aux crie de « Sauve qui peut ! », jetant le plus complet désarroi.

Villeneuve craint d'être tourné ; il ordonne la retraite et fixe comme point de ralliement le village de Lançon. Mais les soldats fédéralistes n'obéissent plus à leurs chefs ; une partie de la troupe se trouve déjà sur le chemin de Pélissanne. D'après le commissaire civil Michel d'Eyguières, qui assiste à la bataille, l'armée départementale ne perdit en tout, tués et blessés, que 30 hommes. La victoire de Salon abandonne à Carteaux et aux troupes de la Convention, dans lesquelles se trouvent un jeune lieutenant du nom de Bonaparte, toute la basse Provence. Les combats se poursuivent jusqu'au pied de l'hôtel de ville meure un dragon allobroge.

Villeneuve veut rallier ses troupes à Lançon mais les commissaires civils auprès de son armée décident de se porter sur Les Pennes et Villeneuve fait aussi occuper Septèmes. La retraite prit, sans cause apparente, les allures d'une véritable déroute.

 

 

Jérôme Croyet

président-fondateur de la S.E.H.R.I.

 

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