1814 l'expo : l'invasion du pays de Gex

La colonne de Bubna, qui passe par Bâle, Fribourg, Lausanne et Genève, franchie la frontière française à Gex, le 29 décembre 1813. Le lendemain, les 1 500 soldats français de garnison évacuent la ville. Dès leur arrivée, les Autrichiens, comme les Français au temps des victorieuses campagnes, demandent des vivres mais refusent de loger en ville. Toutefois, la citée est mise en état de siège : des vedettes sont disposées et des postes de garde mis en place. Le 31 des mouvements de troupes autrichiens ont lieu à Gex, les premières troupes quittent la ville et sont remplacées par un corps de cavalerie et un second d'infanterie qui, le lendemain, partent pour Morez et St Claude. De cette première journée d'invasion, la ville de Gex n'a pas à déplorer de violences ni d'excès.

Face à cette armée d'invasion commandée par Bubna, se trouve l'armée de Lyon. Cette dernière, dans le vaste plan stratégique de Napoléon, doit décider de la victoire.  Le maréchal Augereau a reçu l'ordre de couper les lignes de communications des coalisés. Après plusieurs combats victorieux, il doit affronter une armée forte de 60 000 hommes. Cette armée de Lyon est composée de 4 divisions d'infanterie et d'une division de cavalerie.

La population du pays de Gex et du Bugey en s’attend pas, pas plus que les bressans et dombistes, à cette invasion par un pays neutre. Fin décembre 1813, « d’autres ont pénétré par Thoirette. Il y a eu une légère action à Nantua contre ces partis, une à Thoirette où il y a eu des tirs et des prisonniers, ainsi qu’à Châtillon-de-Michaille »[1].

Toutefois, à ce moment là, le département de l’Ain n'est pas militairement prêt à contrecarrer une invasion.

L’invasion est rapidement connu et commentée à Bourg : « 26 décembre 1813. Le département de l’Ain jouissait de la plus grande tranquillité. Ses habitants espéraient encore n’être point atteints par la guerre, lorsque le préfet reçu ce jour là à 8 heures du soir une lettre dans laquelle le sous-préfet de Nantua lui annonçait que les allemands avaient violé la neutralité du territoire Suisse, avaient passé le pont de Bâle, envoyé une des colonnes de leur armée sur Belfort, et une autre dans la direction de Genève. Cette nouvelle a répandu la plus grande consternation. Le département n’ayant aucun moyen de défense, on avait la certitude d’être envahi » [2]. Rapidement, une organisation de défense tente de se mettre en place alors que le dernier ban de la garde nationale ne peut pas être convoqué.

Le 1er janvier 1814, le commandant de la gendarmerie de Culoz averti Garbé que les Autrichiens attaqueront le lendemain. Si l'alerte se révèle fausse, il n'en reste pas moins que l'état de siège à commencé, les troupes françaises restent sous les armes et des renforts de 54 hommes du 52e Régiment d'Infanterie de Ligne et 14 canonniers de marine arrivent.

Le 2 janvier, un détachement d’éclaireurs autrichiens passe à Seyssel. Immédiatement le maire prévient celui de Culoz au sujet des réquisitions possible pour un corps de 8 000 hommes de cavalerie[3].

 

Asso SEHRI

2014 : expo du bicentenaire de 1814 dans l'Ain - château des Allymes - médiathèque de Nantua

 



[1]     CROYET Jérôme : «1814 – observations et notes importantes de Thomas Riboud» in Mémoires d’Invasion 1814 – 1815 édité et publié par la SEHRI, juin 2010.

[2]     CROYET Jérôme : « Journal d’un bourgeois burgien » in Mémoires d’Invasion 1814 – 1815 édité et publié par la SEHRI, juin 2010.

[3]     Au 10 janvier, aucune troupe n’est encore passée à Culoz.

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