1940 : le parti communiste fait la guerre

 

Hiérachie dans les périls

 

Si la Résistance fut une réaction naturelle de l’honneur offensé contre l’impérialisme allemand qui était alors la plus grande menace, il ne faudrait pas en conclure que tous les résistants ont considéré que ce danger était le seul à redouter.

Aujourd’hui également, on doit établir une hiérarchie dans les périls.

Certes, nous n’ignorons pas qu’il serait sans doute grave pour la France de s’orienter à nouveau vers des institutions qui, par leurs ignorances du problème social, avaient laissé perdre à trop de français la notion même de Patrie, et avaient favorisé ainsi la débacle de juin 1940.

Mais nous voulons, pour l’instant, mettre au premier rang de nos préoccupations la lutte contre ceux dont le triomphe assurerait la victoire posthume de l’hitlérisme. Nous affirmons avec force, que l’ennemi numéro 1 est maintenant :

-          Le parti de mmr Ramette et Bonte qui, le 1er octobre 1939, suppliaient mr le président Herriot d’examiner favorablement les propositions qu’il allait recevoir de Ribbentrop et Molotov ;

-          Le parti de l’actuel ministre d’état, mr Maurice Thorez, qui le 6 octobre 1939 désertait le 6e régiment du génie, cantonné dans l’Aisne, à Chaumont, pour rejoindre la Russie Soviétique en passant par l’Allemagne avec qui nous étions en guerre ;

-          Le parti des saboteurs de la Défense Nationale, responsable de la mort d’aviateurs français dont ils avaient volontairement détérioré le matériel ;

-          Le parti de mmr Billoux, Croiziat, Tillon, acutellement ministres et Jacques Duclos, condamnés par un tribunal militaire pour avoir propagé des mots d’ordre défaitistes ;

-          Le parti qui, dès le 20 juin 1940, obtenait de la PropagandeStaffel et de la Gestapo l’autorisation de faire reparaître l’Humanité ;

-          Le parti qui, en septembre 1940, se faisait dans ses publications, involontairement clandestines, le précurseur de Montoire et de la Collaboration ;

-          Le parti qui transforma une épuration patriotique nécessaire à l’unité française en une épuration politique diviseuse de la Nation[1], montrant ainsi que la Résistance n’avait été pour lui qu’une couverture à des arrières pensées partisanes ;

-          Le parti qui, dans cette campagne électorale, vient de ressusciter les mœurs hitlériennes en assommant ses adversaires, en les assassinant au besoin, quitte à dénoncer le lendemain les « provocations » des victimes ;

-          Le parti surtout qui, dans un conflit possible, opposant la Russie Soviétique aux démocraties anglo-saxonnes, jouerait le rôle de 5e colonne, pour lequel il a déjà montré de si brillantes dispositions, et s’acharnerait à précipiter la France dans une guerre, ou une France Combattante dans la Défaite.

En face de ce danger nouveau, dont nous mesurons la gravité, nous ferons appel encore une fois aux principes les plus immuables et les plus simples du Patriotisme : ceux-là mêmes qui ont animés notre Résistance.

Il n’est pas de pires ennemis de la France que ceux qui servent l’étranger. Il n’est pas de meilleur moyen de servir la France que d’abattre ses ennemis.

Nous n’avons jamais eu besoin, pour comprendre ces principes, d’être les défenseurs d’une classe ou les soutiens d’un parti.

Aujourd’hui encore, notre campagne n’a pas eu d’autre but que de montrer les ennemis de la France, là où ils se trouvent, et d’éclairer les électeurs sur leurs devoirs de français.

 

Jean Louis Vigier

L’Epoque du 2 mai 1946

 



[1] Le C.D.L. de l’Ain, en 1945, est aux mains des socialistes et des communistes, qui en grande partie, ne furent pas les armes à la main, au maquis. Afin de dénigrer, voir effacer socialement le chef de l’AS de l’Ain et des Maquis de l’Ain, Roman-Petit, le C.D.L. ouvre une instruction à son encontre, par l’intermédiaire du Comioté d’Epuration, avec une pochette contenant son dossier, portant la mention « Salopards ». Outre Roman, ce dossier contenait des accusations calomnieuses sur le chef du 4e bataillon FTP, l’officier de la coloniale Bouchet de Fareins, capitaine du bureau de sécurité militaire en 1945 : personnalités incarnant le gaullisme dans l’Ain en juillet 1945. 

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