août 1808 : les Français en Prusse

Grande Armée

Force Publique

 

rapport du 7 août 1808

 

La gendarmerie impériale stationnée à Erfurth ayant été instruite qu’une bande de brigands s’établissait dans les montagnes de Blakeinem, elle s’est mise le 23 juillet à leur poursuite.

Le résultat de cette expédition était l’arrestation de 48 individus dont 15 hommes, 21 femmes et 12 enfants. Ils sont dans les prisons d’Erfurth à la disposition des magistrats de la ville. Dans les bagages qu’on leur a saisi des effets volés ont été reconnus et réclamés.

Le 3 août, la ville de Berlin a célébré la fête de la naissance du roi de Prusse au théâtre. Tout s’est passé bien tranquillement.

Depuis le 1er de ce mois, mms les officiers et employés ne sont plus nourris chez leurs hôtes à Berlin. Le sousigné à l’honneur de joindre au présent rapport un exemplaire de l’ordre du jour donné à cet égard avec le tarif.

Pareille mesure a été adoptée au 6e corps.

Un grenadier du 31e régiment de ligne ayant l’esprit aliéné s’est jeté dans l’Oder près de Glogau, un second a fait autant pour sauver son malheureux camarade mais le premier s’en est tiré et le second s’est noyé.

Une division saxonne de 3 000 hommes dont un régiment d’hussards a passé vers la fin de juillet par la Silésie pour se rendre en Pologne.

On est parfaitement rassuré au 3e corps sur les intentions de la Russie dont de faux rapports avaient exagérés les troupes qui se trouvent sur la frontière ; et que l’on disait prendre une attitude menaçante ; on y a la certitude que les corps de troupe, qui étaient devant le 3e corps, sont beaucoup affaiblis par l’envoi successif de plusieurs régiments en Finlande et en Dalmatie (Moldavie).

On avait parlé pendant plusieurs mois d’intelligences secrètes entre l’Autriche et la Russie, mais on a aujourd’hui la certitude bien acquise que l’Empereur Alexandre tient de bonne foi aux conditions du traité de Tilsitt. La nation russe voit avec déplaisir à la vérité la guerre contre l’Angleterre mais les troupes russes ne veulent pas nous la faire ; elles avouent notre supériorité.

L’Autriche organise partout et avec la plus grande célérité ses milices et fait des grandissimes levées de recrues. Ces levées précipitées au milieu de la moisson font présumer que l’Autriche craint d’être attaquée. La désertion est toujours bien grandes des ces armées. (elle a une armée assez forte en Galicie).

Malgré les ordres réitérés donnés par son Altesse Sérénissime, le Major Général, les administrations, surtout celle des hôpitaux employent encore des militaires déserteurs. C’est par ce moyen que ces derniers parviennent à se garantir des poursuites de la gendarmerie.

Il serait à désirer qu’une revue générale se fasse parmi tous les employés et buralistes de l’armée et qu’à l’avenir les chefs des administrations s’informent plus scrupuleusement si les individus qu’ils se proposent d’employer n’appartiennent pas au service militaire.

Berlin ce 7 août 1808

le général commandant la force publique

 

Lauer

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