Rapport adressé à son Excellence le Ministre de la Guerre par l’adjudant commandant Porson, chef de l’état-major de Son Altesse Impériale le prince Borghèse, daté de Turin le 16 novembre 1808
Monseigneur
j’ai l’honneur de rendre compte à votre excellence que le Prince Gouverneur Général a fini sa tournée dans les départements au delà des Alpes. Partout Son Altesse Impériale a eu lieu de se louer du bon esprit des habitants, ainsi que de l’ordre et de la tranquillité qui règnent parmi eux.
Les malfaiteurs deviennent rares depuis l’arrestation des brigands de Narzole, on voyage en sûreté sur toutes les grandes routes.
Le travail de la conscription est à la veille d’être terminé. Il ne reste que très peu de détachement à partir. Tous ceux qui ont été mis en mouvement sont composés de forts beaux jeunes gens portés de la meilleure volonté.
Les différents dépôts stationnés dans le gouvernement de Monseigneur ont leurs ateliers en plaine activité pour l’habillement des recrues qui vont arriver.
L’ordre et la discipline sont strictement observées par tous les corps.
Les différents services se font parfaitement dans toutes les places ; le pain est de fort bonne qualité.
La ville de Plaisance pas des écuries assez vastes ni assez salubres pour y loger les chevaux des dépôts de cavalerie qui y sont stationnés ; le bien du service exigerait qu’on envoyât un ou deux de ces dépôts à Parme où l’on peut loger plus de mille chevaux dans de superbes écuries.
La désertion s’étant manifestée depuis longtemps dans le dépôt du 32e régiment d’infanterie légère, stationné à Mondovi, sans qu’on ne puisse l’attribuer qu’à l’inconvénient de loger la troupe, parti chez l’habitant, parti dans une mauvaise caserne insuffisante pour la totalité, et la situation topographique de cette place qui donne aux déserteurs la facilité de s’échapper à la surveillance de la gendarmerie, il serait urgent, pour arrêter cette épidémie morale, qu’on envoyat ce dépôt à Alexandrie où il serait surveillé par un officier général et logé d’une manière convenable à son instruction et à sa discipline.
Je suis …
signé Porson
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