le bonnet de police

Le bonnet de police

En 1767 les troupes françaises adoptent le pokalem. La forme du bonnet de police à la dragonne apparait timidement mais règlementairement sous l’Ancien Régime dans le règlement du 1^er octobre 1786. Il doit habiller « chaque bas-officier, caporal, appointé, grenadier, chasseur et fusilier ». Cette pièce d’équipement qui s’apparente au bonnet de police, puisque malgré « quatre pointes de toile de même hauteur » [1] il est un pokalem, est un objet particulier de part même sa confection, puisqu’il « sera fait avec les économies de coupe de l'habillement neuf et les meilleurs morceaux des débris du vieil habillement »[2]. Une instruction de 1787 complète le règlement de 1786 en indiquant les mesures du bonnet de pokalem. En 1791, le pokalem disparait au profit du bonnet de police à la dragonne, peut-être une simplification du pokalem avec un développement de la pointe déjà présente sur le modèle de 1786.

Le modèle du 1^er avril 1791

Un nouveau type de bonnet de police est dans l’instruction du 1^er avril 1791. Dénommé Bonnet de police, il est désormais attribué à toutes les armes. Il est de la couleur du fond de l'habit ou dolman et façonné à la dragonne. Le tour du bonnet sera ouvert sur le devant, pour pouvoir être rabattu sur les oreilles, dans les temps froids et humides, et être attaché sous le menton par des agrafes. Toutefois, rapidement, ce modèle laisse la place à un bonnet de police plus simple dans sa confection, sans ouverture sur le devant et sans agraphes[3].

Le modèle du 11 thermidor an 7

Le "Devis des étoffes et doublures nécessaires pour la confection de l'habillement complet d'un volontaire d'infanterie de ligne et d'un volontaire d'infanterie légère » du 29 juillet 1799 règlemente ce modèle plus simple, sans galon. Il est toujours fabriqué dans des chutes de draps et lorsque, par snobisme, il ne l’est pas, le rappel à l’ordre administratif est rapide ; ainsi, le 13 août 1808, l’inspecteur aux revues Souilhé rappelle à l’ordre le conseil d’administration de la compagnie de réserve de l’Ain quant à l’usage de drap neuf pour la confection des bonnets de police qui doivent être fait dans du drap de récupération.

Le modèle du 19 janvier 1812.

Le Décret Impérial relatif à l'uniforme des troupes à pied du 19 janvier 1812 introduit un nouveau bonnet de police du type du pokalem d’Ancien Régime. Cette coiffure équipe toute l’infanterie et la cavalerie de la ligne. La Garde restant fidèle au bonnet de police. Toutefois les hussards dérogent au règlement et gardent, dans la majorité des régiments[4], le bonnet de police à la dragonne. 

En service

Le bonnet de police est le couvre chef en usage en garnison, à moins d’un ordre du colonel : « cette coiffure…ne se porte qu'au corps-de-garde pendant la nuit : elle est portée, pendant le jour, par les hommes de corvée, aux exercices des recrues, dans le quartier, le matin, aux écuries et dans les salles de discipline» [5]. En effet, de l’appel du matin à celui du soir, le soldat ne doit jamais être tête nue, en service ou hors le service. C’est valable pour l’homme du rang mais aussi pour les officiers : au 15^e chasseurs, le bonnet de police est porté par les officiers jusqu’à 10 heures[6]. La manière de porter le bonnet n’est pas laissée au hasard, elle est réglementé : "le bonnet de police penche légèrement ç droite, le bord touchant presque au sourcil droit et éloigné d'environ un pouce du sourcil gauche".

Couvre-chef de travail et de garnison, c'est aussi une coiffure de sortie :  « tout hussard est libre de porter hors service, le vêtement qu'il veut mais il doit porter son dolman ou sa  pelisse et son bonnet de police ou d'ordonnance »[7] ; « Le chef de brigade invite les citoyens officiers à ne pas sortir dans leurs cantonnements et, à plus forte raison, hors de leurs cantonnements, passé neuf heures du matin, sans être soit en redingote, soit en surtout, soit couverts de leur manteau, avec le chapeau ou le bonnet de police »[8].