Lors de l’absence de Marulaz, Fournier-Sarlovèze prend la direction du régiment et du conseil d’administration. Il fait changer les couleurs par délibération du 19 frimaire an VII. Le régiment est alors à Marseille où se trouve aussi un autre régiment de cavalerie légère, en l’occurrence un régiment de chasseurs à cheval. Un membre du conseil d’administration présente alors que la couleur des ganses actuelle, blanche, du dolman les fait « confondre avec les chasseurs à cheval ». Cette ressemblance aurait alors nuit au service du 8e notamment en matière de police, avec le régiment de chasseurs. Ce dont ce plaint ce membre. Il est alors ajouté que le blanc se salie facilement et qu’il ne peut être blanchit que très difficilement. Le conseil d’administration arrête alors que la ganse de l’uniforme sera dès lors de fil de laine de 2/3 écarlate et 1/3 noir mélangée.
Fournier change aussi la fourniture des draps de l’uniforme et prend un drap rouge pour la confection de pantalons d’écuries, alors que depuis deux ans « le régiment manque de tout ».
Informé, sans doute par son père, qui s’abstient de signer la délibération du conseil d’administration, Marulaz écourte son séjour à Paris et revient à Marseille précipitamment considérant la gestion provisoire du régiment par Fournier-Sarlovèze, comme catastrophique : « je vous jure qu’il était grand temps que je revinsse pour mettre de l’ordre à tout cela » écrit-il le 11 pluviôse an VII de retour à Marseille.
Apprenant l’arrivée de son colonel, le 8 pluviôse an VII, le conseil d’administration du régiment fait un rapport de la situation de l’habillement à Marulaz. Il argumente alors en faveur du maintient des tresses et galons bicolores : trouvant cela « plus convenable » ; que le retour au blanc « couterait trop ». Il lui demande de confirmer la délibération du 19 frimaire tout en se méfiant de la réaction de son colonel. En effet, le conseil d’administration explique que ce n’est pas par « plaisir des innovations » mais par « amour de la propreté » qu’il a fait changer la couleur des galons et tresses. Afin de faire valoir son point de vue, le conseil d’administration fini par dire que c’est « le désir de nous voir distingué de plusieurs régiment qui portent des uniformes absolument les mêmes ».
Le 10 pluviôse an VII, Marulaz, contrarié par l’ingérence pourtant officielle de Fournier Sarlovèze dans la gestion de son régiment, et par le manque d’informations de son conseil d’administration, prend le contre pied de la décision de ce dernier et redonne au 8e hussards ses galons et tresses blanches. Pour ce faire, il ordonne aux « secrétaire, ordonnances et autres individus du régiment qui ont des dolmans ou pelisses galonnés en rouge et noir » de ses rendre chez le capitaine d’habillement en retirer des galonnés en blanc. Il demande aussi au commissaire des guerres de lui fournir des buffleteries blanches (et pas noire) afin que le régiment ne soit pas dépareillé.
Toutefois, il autorise les hommes du régiment qui le désirent, à se faire confectionner un dolman ou une pelisse galonnée de noir et rouge mais à leur frais. Le 13 pluviôse an VII, le colonel Marulaz autorise ses officiers à se faire confectionner des dolmans et pelisses fantaisies, qu’ils porteront en dehors des parades. De même, les sous officiers ont le droit de porter le frac à condition qu’ils arborent la contre-épaulette.
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