· 

l'armée et la conscription

Durant la Révolution, outre l’engagement volontaire dans les mairies, le mode de recrutement de l’armée est l’appel aux bataillons de volontaires. Dans l’Ain, plus de onze bataillons sont formés de 1791 à 1798. Sur le rapport de Pierre Delbrel, député du Lot aux Cinq Cents, le général Jourdan fait voter la loi du 19 fructidor an VI sur la conscription militaire. Dès lors, tous les français de 20 à 25 ans doivent un service militaire à la Nation. La répartition du contingent est fixée dans chaque département d’après la loi du 3 germinal an 12, par le ministère de la Guerre. La répartition départementale est faite, par les préfets et sous préfets, entre chaque arrondissement d’après leur population, puis rendue publique par affiches ou imprimés. Les listes, mises sous formes de tableaux alphabétiques par les maires, comportent l’état civil des conscrits. Après réception des tableaux de répartitions, le préfet, par lettre circulaire, notifie aux maires la date de réunion des conscrits de leur commune au chef lieu de canton “ pour concourir aux désignations, et ce, sous peine d’être déclarés conscrits supplémentaires, et comme tels obligés de marcher en première ligne ”. Pour être mobilisable, le conscrit doit mesurer au moins 1 m 544. Puis le médecin procède à l’examen physique. La taille des conscrits est très importante. En effet, c’est elle qui décide du destin militaire des jeunes gens. La taille moyenne des conscrits au service dans l'Ain est de 1m 67 et demi. Une fois ces examens effectués, les conscrits sont répartis en sept catégories : les aptes au service, qui vont concourir à la formation du contingent, les absents déclarés supplémentaires, les conscrits maritimes, les conscrits à dénoncer au conseil pour fraude, ceux reconnus définitivement incapables, ceux dont l’incapacité nécessite une décision du conseil et enfin ceux dont l’absence est justifiée.

Les conscrits réputés bons pour le contingent concourent à la désignation. Cette dernière consiste en un tirage au sort arbitré par le sous préfet. Malgré tout, le tirage du mauvais numéro n’entraîne pas forcément l’incorporation. Le remplacement, permet aux plus aisés de payer un remplaçant. Dans l'Ain, le recrutement est essentiellement à destination de l'Infanterie de ligne et de l'Italie, l'Ain restant dans la tradition des pays méditéranéens inaugurés en l'an II.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

 

président de la SEHRI

Écrire commentaire

Commentaires: 0