Les Patrimoines

L’ARCHÉOLOGIE DU SOUS-SOL

L’archéologie est une grande famille. Il existe plusieurs types d’archéologues au sein de cette discipline. Néanmoins, l’archéologie du sous-sol est sans doute la plus répandue.

L’archéologue du sous-sol, c’est le fouilleur. Tout le monde le connaît : il est habillé tel un explorateur et se promène toujours avec une panoplie de truelles dans sons sac ! Son travail consiste à mettre au jour les vestiges matériels qui sont enfouis depuis de très nombreuses années.

Il s’agit souvent d’un travail pénible car l’archéologue du sous-sol doit pouvoir travailler dans n’importe quelles conditions : sous la pluie, le vent, la neige, ou encore les fortes chaleurs. Il faut également être patient et très minutieux. En effet, nous pouvons fouiller des jours et des jours avant de mettre la main sur un premier artefact. Puis lorsque tel est le cas, il faut le dégager avec une très grande minutie, car l’objet est fragile.

Une fois sorti de terre, l’objet est placé dans un sac plastique fermé à zip comprenant le numéro de secteur et d’US (Unité Stratigraphique) où il a été trouvé. Parfois, lorsque le terrain où se trouve le chantier est encombré par la végétation, plusieurs semaines de débroussaillage peuvent être envisagées.

Une partie du travail de l’archéologue s’opère donc sur le terrain, et l’autre partie, dans son bureau ou laboratoire. C’est ce qu’on appelle le traitement du mobilier : il s’agit de laver, de dessiner, d’analyser, de numéroter et de classer les objets fouillés.

Une fois ce travail achevé, le fouilleur doit rendre compte de son chantier de fouilles et publier ses recherches.

 

Puis il recommence …

 

Maéva Guerlava

titulaire d'un master II d'archéologie

membre de la SEHRI.


Rencontre avec les objets usuels patrimonialisés

Lorsqu’un bien entre dans une collection privée ou publique, son statut d’objet usuel ou anonyme est perdu, il devient patrimoine. Que l’on soit collectionneur privé ou conservateur de musée, nous souhaitons alors le conserver pour le transmettre aux générations futures, l’exposer ou l’étudier. Qu’il soit acheté ou reçu par don, il arrive avec une matérialité spécifique issue de son histoire. Rencontrer un objet, un bien élevé au statut de patrimoine nécessite alors le respect et la compréhension de cette matérialité. À la demande de Jérôme Croyet, je vous apporte mon regard dans le domaine de la conservationrestauration, afin de vous partager une approche des collections, d’expliciter brièvement l'éthique et la déontologie qui guident notre métier. Peut-être, porterez-vous un autre regard sur les collections.

Lorsqu’un conservateur-restaurateur entre en contact avec un bien culturel, il s’agit d’une rencontre du même ordre qu’un médecin avec son patient. L’objet ne parlant pas, les dégradations qu’il porte vont nous renseigner sur son histoire, comment il a été fabriqué, utilisé, ou stocké. Afin d’adopter une attitude respectueuse de l’identité du bien et de sa valeur historique, il convient d’identifier les types de dégradations. En effet, certaines dégradations proviennent des matériaux constitutifs (comme un vieillissement prématuré associé à la mise en oeuvre lors de sa fabrication ou comme des interactions entre les matériaux constitutifs), d’autres renseignent sur les éléments extérieurs venus fragiliser sa nature (condition de stockage inappropriées, infestation, manipulation dangereuse etc).

Les dégradations, ensuite, peuvent se différencier en deux catégories : celles qui menacent la structure du bien et celles qui touchent à son aspect esthétique. Pour garder l’intégrité du bien patrimonialisé et sa valeur historique, quelques règles sont suivies. Les dégradations structurelles qui mettent en péril le bien ou ne permettent pas sa mise en exposition demandent une intervention. Par contre, les dégradations d’ordre esthétique ne perturbant pas la compréhension et la lisibilité sont tolérées. Par exemple, sur un uniforme militaire, des déchirures du textile seront consolidées pour permettre le transport et la manipulation. Par contre, les auréoles de sudation, les taches, les reprisages peuvent renseigner sur l’usage fait de ce vêtement et permettent de rencontrer la personne qui l’a porté . Elles font partie du bien, de son histoire et seront conservées.

Intervenir sur un bien devenu patrimoine, c’est répondre à une éthique et une déontologie1. Le danger rencontré sur certaines typologies de collections comme les objets du quotidien est la minimisation de l’importance de leurs matériaux. Pourtant, telle une oeuvre d’art, tout élément de sa composition doit être vu comme un joyau qu’il ne faut en aucun cas altérer, car riche d’informations. Les éléments apportés pour sa conservation et sa restauration doivent être réversibles, ils doivent pouvoir être ôtés sans endommager le matériau d’origine. L’intervention se doit d’être lisible (au minimum par un spécialiste) et le comblement des lacunes circonscrit aux manques. Il peut être tentant, par exemple, dans le cas d’un casque fortement rayé, présentant de nombreuses lacunes de peinture, de le repeindre « à l’identique ». Un tel acte est pourtant fortement dommageable pour son identité, une grande partie des informations seraient perdues (perte des traces d’usage, perte de l’accès à la composition des matériaux qui peuvent être des marqueurs de datation). Il faut imaginer que selon l’emplacement des usures, il est possible de percevoir la répétition de frottements et donc d’y associer un geste ou un usage et même savoir si la personne qui l’utilisait était droitière ou gauchère. Certaines interventions de restitution d’un état originel dont le but est de redonner de la valeur au bien peuvent avoir l’effet contraire et le dévaluer.

Le regard que les musées et les collectionneurs portent sur leurs collections change, notre attitude envers les collections patrimoniales évoluent. Aujourd’hui, l’intervention minimale est préconisée. Les actions portent sur les conditions de conservation avec la conservation préventive.

Les interventions de conservation et de restauration quant à elles, sont le plus souvent structurelles, délaissant de plus en plus les interventions dites esthétiques. Rappelons-nous simplement que « Voir, c’est comprendre »2.

C. Gaury

 

1E.C.C.O, code de déontologie, https://www.ffcr.fr/files/pdf%20permanent/textes%20reference%20ecco.pdf

(consulté le 08 janvier 2023)

 

2Titre de l’exposition « Georges Henri Rivière. Voir, c’est Comprendre », Mucem,14 novembre

2018 - 4 mars 2019.

L’ARCHÉOLOGIE SOUS-MARINE ET SUBAQUATIQUE : PLONGÉE EN EAUX TROUBLES !

Parce que l’archéologue est aussi un loup de mer, je traiterai dans ce billet d’archéologie sous-marine ou subaquatique, prise en charge par le DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines). Service à compétence nationale délocalisé à Marseille, il relève de la direction générale des patrimoines du ministère de la Culture et de la Communication.

Cet organisme a pour vocation de gérer le patrimoine marin. Son domaine d’intervention s’avère particulièrement vaste, puisqu’il englobe plus de 10000 km de côtes, dont 5533 rien que pour la métropole. Il s’étend du rivage jusqu’à 24 milles marins (soit un peu plus de 44 km). L’extension de son champ de compétence à la zone économique exclusive l’amènera prochainement à gérer plus de 11 millions de km² de territoires maritimes. Le DRASSM dispose d’un navire de recherche dénommé L’André Malraux, en hommage au fondateur de cette discipline.

Les techniques restent globalement les mêmes que pour le sous-sol, à la différence que celles-ci sont mises en oeuvre sous l’eau, ce qui ajoute nécessairement des contraintes.

La première opération consiste à dégager le site, à l’aide d’une lance à eau. Celle-ci va enlever les sédiments accumulés.

Ensuite, un système de carroyage est établi.

Dès lors, la « fouille » peut commencer. Chaque carreau est méthodiquement étudié. Le plongeur s’aide de suceuses à eau ou à air.

Enfin, des relevés et des mesures sont réalisés. Des fouilles virtuelles peuvent également s’opérer.

 

Pour les zones trop profondes, et donc inaccessibles à pour l’Homme, il existe des submersibles – comme Le Nautile – pouvant plonger jusqu’à 6000 mètres de profondeur. Plus récemment, un robot-humanoïde-archéologue-plongeur, dénommé Ocean One, s’est révélé capable d’explorer une épave avec le doigté et le savoir-faire d’un archéologue, à des profondeurs où l’Homme ne peut espérer aller. En effet, au-delà de 300 mètres de profondeur, l’humain atteint ses limites physiologiques.

 

Maéva Guerlava

titulaire d'un master II d'archéologie

membre de la SEHRI.

nettoyer ses collections

Les tables se font le dépoussiérage, mais aussi le travail sur les objets, sont recouvertes de molleton polyuréthane pour amortir les chocs et réduire les vibrations. On la recouvre d'une feuille de papier de soie neuve, car cest sur ce fond blanc que lon pourra bien voir les éventuels pertes, fragments de peintures ou dinsectes qui tomberaient lors des manipulations.

Avant toute intervention de dépoussiérage, il est important de bien observer l'état de l'objet ou de la surface de la couche picturale pour un tableau. Cet examen permet de repérer sil y a des manques (lacunes), des soulèvements ou toute autre dégradation car une objet dégradé ne se manipule pas, ni ne semballe de la même façon quune œuvre saine.

 

Si l'objet est apte à être micro-aspiré, c'est avec une brosse souple que l'on soulève les poussières car la force daspiration est adaptée à la fragilité de la pièce. 

Pour des œuvres fragiles, la poussière est poussée avec un pinceau de soie pour être avalée par l'aspirateur. Là où il se trouvent des broderies ou des éléments pouvant être détériorés par la micro-aspiration, on les protège avec un voile de gaze avant d’aspirer doucement.

 

Les tissus sont régulièrement dépoussiérés par micro-aspiration.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

président de la SEHRI

ARCHIVES ET VIEUX PAPIERS

Si dans le monde anglo-saxon le distinguo est fait entre archives, sous-entendues historiques (ce qui exclus les archives courantes et intermédiaires) et vieux papiers, en France cette notion n’existe pas. Du moins, n’existe plus pour ne laisser que le champ de l’archives historiques.

En effet, la loi sur les archives du 3 janvier 1979 donne des définitions fondamentales de ce que sont els archives publiques. Il s’agit :

- de la conservation des archives est organisée dans l’intérêt public (art.1) ;

- les archives publiques, quel qu’en soit le possesseur, sont imprescriptibles (art.3) : on ne peut

donc pas acquérir un bien du domaine public par prescription ;

- les archives privées classées comme archives historiques sont imprescriptibles (art.14) ;

- des peines sont prévues en cas de vol ou de dégradation.

 

Alors pourquoi trouve-t-on tant de documents en vente publique sans qu’ils aient été volés ou soustrait ?

Pour cela il faut prendre le temps de connaître l’Histoire des archives.

Dès 1829, une décision du ministre des finances du 2 mai, autorise le retrait et la vente de papiers et registres déposés par les receveurs et les percepteurs aux archives, dix ans après leur dépôt. L’idée du tri de ce qui doit être constitutif des archives historiques publiques est lancée. Le reste étant des vieux papiers inutiles.

Mais c’est la circulaire du 8 août 1839 du ministre de l’intérieur qui détermine quels objets doivent être conservés aux archives départementales : sont conservés les documents venant des préfectures et des sous-préfectures, s’ils offrent des intérêts pour la recherche historique, pour les familles ou pour le service public. Si des papiers et des registres ne présentent aucun de ces intérêts, ils doivent être supprimés, pour ne pas encombrer ; l’idée de préserver l’espace de rangement et  la définition d’archives historiques patrimoniales est donnée.

Ces suppressions, par ventes, obligent à la tenue de l’inventaire, seule pièce légale capable de désigner les documents faisant partie du fonds historiques des archives, des vieux papiers vendus ou en possession de familles.

L’inventaire devient alors la pièce angulaire de la gestion et de la communication des archives publiques. En conséquence, il assure la sécurité des pièces, puisque celles-ci sont inventoriées pièces à pièces, attestant leur existence d’une manière certaine dans les collections publiques comme le fait l’estampillage [1], car en 1844, le distinguo entre les vieux papiers, archives courantes ou intermédiaires, et les archives historiques est entériné ainsi que le principe de la vente de papiers des archives départementales par une instruction du ministre de l’Intérieur du 24 juin qui simplifie ces démarches, tout en les structurant : elle étend ainsi la systématisation de la vente s’étend aux affiches, placards, imprimés ou papiers inutiles à l’Histoire etc.

Ces ventes ont été systématiques jusque dans les années 1950 dans les dépôts publiques. Les acheteurs, de pleins droits, de ces vieux papiers deviennent donc propriétaire de vieux non destinés à devenir des archives historiques au sens ou l’entend la loi de 1979 sous le terme d’archives. En cas de demande de restitution des dépôts publics, ils doivent prouver leur propriété par une ligne d'inventaire ou une estampille claire malgré les critères extensifs dont s'est doté le comité interministériel aux Archives de France en septembre 2016, obéissant  à la logique "de produire des normes absconses, des lois et des règlements [qui] reculent dans leur légitimité...inapplicables ou prennent un caractère arbitraire dans leur exécution". 

Toutefois, il est à noter que "l’administration ne revendique pas ce qu’elle a déjà eu l’occasion d’examiner dans une vente précédente, dès lors que le catalogue lui avait été régulièrement communiqué et que le document y était suffisamment décrit, de manière à lui permettre d’analyser qu’il ne s’agissait pas d’une archive publique. De même, l’administration s’abstient de revendiquer un document, dès lors qu’elle a un doute sur sa nature publique" ; ceci qui s'ajoute à la mise à mal de l'inaliénabilité par les restitutions et les ventes régulières depuis plus de 15 ans d'objets venant des collections publiques. 

 


[1] En 2002, les Archives de France, dans l’instruction DPACI/RES/2002/006, du 27 novembre 2002, mentionnent que « l’estampillage est une obligation dont la finalité est de prouver la propriété d'un document après un vol. L'estampillage atteste de la propriété des Archives, il doit permettre une action de revendication du document original dérobé. Visible sur le document, l'estampille a également une fonction dissuasive, et vise à rendre difficile toute revente du document; pour cette raison le tampon doit être indélébile et placé à un endroit stratégique, de sorte que le retirer (découpe, grattage) laissera une trace visible ou endommagera le document de manière considérable ». 


Conserver vos vieux papiers

afin de conserver dans les meilleures conditions possibles les documents papiers et les tirages argentiques, voici quelques conseils, de professionnels :

Le papier est principalement constitué de fibres végétales dont le constituant est la cellulose. Dans les meilleurs cas, ces fibres sont très longues et s'entremêlent solidement. Lorsqu'elles sont faites de cellulose pure comme du chiffon de lin ou de coton, elles se détériorent moins rapidement.
Au cours du XIXe siècle, les méthodes traditionnelles et l'utilisation de fibres de chiffon ont été remplacées par la pulpe de bois non raffinée, préparée à la machine. Ces fibres de bois sont très courtes et contiennent de la lignine. Un tel papier devient extrêmement cassant et jaunit facilement.
Plusieurs additifs tels que l'encollage à l'alun et à la colophane, ainsi que les résidus de produits de blanchiment, jouent aussi un rôle dans la détérioration du papier.
L'exposition à la lumière peut produire la dégradation photochimique de la cellulose, des matériaux inhérents au papier, et même de l'image et du texte. De mauvaises conditions de température et d'humidité, les agents biologiques comme les bactéries, les champignons ou encore les insectes et les rongeurs, constituent des facteurs supplémentaires de dégradation. La négligence et les mauvaises manipulations et conditions de stockage complètent cette liste.
Pour préserver les collections, on contrôle la source d'éclairage, la quantité d'ultraviolets, le niveau d'éclairement et la durée d'exposition. On doit aussi tenir compte du niveau d'éclairage. Plus la lumière est intense, plus les risques sont grands. On recommande un maximum de 50 lux pour l'éclairement des œuvres sur papier.

Fin de consolider et de faire de petites réparations sur vos vieux papiers, le fait qu'un produit soit d'utilisation courante et facilement disponible dans le commerce ne signifie pas qu'il soit recommandable. Il ne faut jamais utiliser de ruban adhésif sur une œuvre, avec le temps, il jaunit, pénètre dans les pores du papier, laisse des résidus collants qui durcissent, s'assèchent et deviennent insolubles. Rappelez-vous que les papiers et les cartons acides ont tendance à tacher et à rendre friable l'œuvre avec laquelle ils sont en contact. N'utilisez que des produits non acides. Pour la même raison, n'utilisez pas de panneaux de bois, ni les dérivés du bois non scellés en contact avec une œuvre.
Certains plastiques instables contiennent des produits chimiques comme des chlorures et des nitrates qui peuvent endommager les œuvres sur papier, particulièrement les photos.

  • ne jamais mettre les papiers dans des pochettes en plastiques, au mieux dans des feuilles de papier ; ibid pour les tirages argentiques. l'idéal étant de ranger les document dans des feuilles de papiers neutres, le tout dans des cartons d'archives, le plus neutre possible aussi
  • ne jamais manipuler les photos argentiques à mains nues, toujours avec des gants, car les doigts peuvent laisser des traces sur le papiers, au pire, les manipuler sur les bords
  • vous pouvez nettoyer les vieux papiers pas fragile avec de la poudre de gomme, de même pour les photos. Ce dépoussiérage peut se faire avec en gommant et tournant en rond

Il faut dans tout les cas éviter de manipuler les documents (mais aussi les objets) sans raison et lorsque vous le faites, le faire sans danger pour les documents, ces derniers étant des témoignages du passé, des survivants de l'Histoire et pas le journal du jour.

Jérôme Croyet

président de la SEHRI

Conditionner ses collections

Le conditionnement des œuvres leur assure une bonne protection durant du transport ou lors de leur rangement dans les réserves du musée. Le choix du conditionnement dépend du mode de transport choisi. 

Le "tamponnage" est généralement suffisant pour pour le transport par camion. Il comporte trois couches :

  • une première couche d'un matériau souple, chimiquement neutre comme le papier de soie ou le tywek. Elle est au contact de lœuvre, protège sa surface de la poussière, des éraflures ou des traces de doigt.

  • une seconde couche avec du bullpack, du papier bulles ou de la mousse polyéthilène. Cette seconde couche agit comme un coussin intermédiaire, réduit les vibrations, amortit les heurts, atténue les variations de température et dhygrométrie.

  • une troisième couche rigide en carton ondulé double ou triple cannelure qui est une sorte de coquille rigide, faite pour résister aux chocs et pour faciliter les manipulations.

Le recours à la caisse, généralement bois ou mixte bois/carton, doublée de mousse de polyuréthane, est nécessaire quand une protection importante est requise, en particulier pour des envois sur longues distances. Il existe des caisses spécifiquement conçues pour les tableaux et des caisses plus adaptées aux sculptures.

 

Le conditionnement en réserve a pour but la protection contre la poussière, la lumière, les chocs. Il facilite la manipulation. Les boîtes de conditionnement sont réalisés en matériaux neutres, carton, papier, mousses, adhésifs. Ils peuvent être introduits dans les caisses de transports lors de déplacements en cas de prêt pour une exposition.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire, régisseur de collections

président de la SEHRI

Contrôler le climat de ses collections

 Le contrôle du climat, température et hygrométrie, est un des points clés de la conservation des collections.

 

Pourquoi contrôler le climat ? Les collections sont constituées de matériaux organiques et inorganiques. Les matériaux organiques sont susceptibles dabsorber et de désorber de lhumidité. Si ils ne se sont pas stabilisés, ils sont sensibles aux variations de lhumidité relative qui peuvent entraîner des fendillements, des cassures, des soulèvements, des déformations.

Afin d'assurer une bonne conservation il faut contrôler :

La température. Il faut conserver lobjet dans un endroit la température est constante et comprise entre 18°C et 21°C. Il peut y exister des écarts mais pas d'écarts brusques, à éviter.

Lhumidité. Il faut conserver lobjet dans un endroit le degré dhumidité relative est constant, idéalement comprise entre 40% et 60%. C'est cette variation hygrométrique qui est la plus importante à maîtriser.

Sil est impossible dempêcher les variations de lhumidité relative, il est indispensable de les ralentir et de se rapprocher des conditions recommandées par type de collection.

La lumière est un facteur important pour les textiles où les peintures, sensibles aux rayons UV. Certains éclairages (incandescents et halogènes) dégagent de la chaleur néfaste. Il faut Préférer un éclairage qui ne dégage pas de chaleur ni dUV. Il faut éviter dexposer lobjet à la lumière directe du soleil, préférer une lumière indirecte ou réfléchie.

 

Jérôme Croyet

président de la SEHRI