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le duel

La promiscuité et la vie en commun d’hommes rompus au combat établi des règles, notamment en matière d’honneur. Les soldats de l’Empire, devenus insoucieux de leur vie cherchent dans le duel à prouver leur courage mais aussi peut être refouler la peur de la mort. Les duels n'ont pour motifs souvent des détails futiles, des causes aucunement valables. Tous les corps se livrent à cette pratique, ainsi, le 24 nivôse an IX, Jean-Baptiste Porret, né à Armix dans l'Ain, sapeur à la 3e compagnie du 4e bataillon de sapeurs, décède de ses blessures à l’hôpital de Landau, après un duel, le 30  frimaire an IX. Au printemps 1793, un lieutenant du 5e bataillon de l’Ain refuse de rendre au sous lieutenant Godet, de Nantua, un pistolet que ce dernier lui a prêté : « nous nous dirigeons vers le bois...; arrivé au point convenable, je jette mon habit sur un buisson et prends mon sabre à la main dont je suspend le fourreau à un chêne. Je devais avoir un air pas mal comique car je n’avais jamais vu une salle d’armes et n’avais dégainé mon sabre que pour défiler la parade. Je m’attendais sûrement à être touché...mais quel est mon étonnement lorsque j’entends mon provocateur qui n’était pas dévêtu, dire qu’il était bien désagréable d’en venir là entre camarades qui devaient bien vivre ensemble...je ne fis pas le matamore, car au fond j’étais bien aise de ce dénouement».

Le duel, très à la mode sous le 1er Empire devient victime de son succès et tombe lentement en désuétude lors de la Restauration pour ne devenir qu'un fait divers marginal.

 

Jérôme Croyet

Docteur en histoire

 

Président de la S.E.H.R.I.

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