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les gardes d'honneur de Séville et Malaga

Proclamé roi d’Espagne en 1808, contre l’avis des Espagnols, ce n’est qu’accompagné par les armées de son impérial frère que Joseph 1er peut entrer dans sa capitale, puis en Andalousie, au début 1810, combattant l’ex armée espagnole et "son peuple" révolté.

Il cherche cependant à se rallier les populations et les élites en organisant une armée nationale et des milices locales dévouées à sa personne.

En Andalousie, toute la province est bientôt conquise par les forces de Soult, sauf Cadix qui va rester le centre inexpugnable de la résistance.

Joseph fait des entrées, qu'il croit triomphales, dans les principales villes. Il s’imagine enfin pouvoir lever des régiments pour son armée et des forces supplétives locales pour la tranquillité des habitants.

Il faut dire que c’est le seul morceau de territoire sur lequel il a un peu d’autorité en propre : soit la rébellion est trop forte ailleurs, soit le contrôle des provinces est assuré directement par l’Empereur par l’instauration de Gouvernements Militaires.

Il trouve à Séville et Malaga deux unités à cheval qui existaient avant son arrivée. A Séville : la « Guardia Patria de Caballeria de Sevilla » avait été organisée en 1808 par la Junte de la ville. Et à Malaga existait un « escadron léger de volontaires nationaux » à trois compagnies de 150 hommes. Il faut noter que ces hommes avaient défendu la ville contre l’entrée des troupes françaises !

Joseph décide donc en en février, puis mars, de les transformer en Gardes d’Honneur locales qui seront entre autres chargés de l’escorter avec sa Garde Royale lors de ses futures visites.

Si les notables semblent un temps jouer le jeu, la promesse des insurgés qu’ils seront considérés comme traitres à la Patrie au départ des Français ne motive pas les vocations, aussi la discrétion sera de mise et l’auto- dissolution de ces deux unités sera faite dès le repli des Français en 1812.

 

 A Seville, dans la correspondance de La Forest (Ambassadeur de France à Madrid) au 3 mars 1810 on trouve un décret du 7 février qui permet de lever dans cette ville un escadron sous le titre de Garde d'Honneur de Séville. Il doit être composé de deux compagnies de 49 officiers et soldats, équipés à leur frais et faire partie de la Garde Royale les jours désignés (où Joseph est à Séville) .Le décret précise que les membres s’ équipent et se montent à leurs frais et que chaque compagnie est commandée par un capitaine, un lieutenant, un sous-lieutenant deux sergents et quatre caporaux ( sic) et  compte un trompette et 40 cavaliers.

L’ uniforme se rapprochant de celui des Gardes du Corps bourbonniens est :

chapeau noir galon et ganse blanc, cocarde rouge. Habit à revers au carré entièrement fermés et basques longues, parements carrés. Habit de fond bleu à collet et parements jaunes galonnés de blancs, revers rouge galonnés de blanc, retroussis rouges.

Banderole de giberne formée de carrés alternés rouge et noir, le tout galonné de blanc sur les bords. Aiguillettes blanches portées sur l’épaule droite. Tous boutons blancs. Gilet blanc, culotte bleue entrant dans des bottes demi fortes noires. Epée droite. Chaperons de fontes et tapis de selle bleu galonné de blanc

 

MALAGA

Surnommés « Los Colorados’ en raison de leur tenue rouge les Gardes d’Honneur de Malaga portaient l’uniforme suivant qui reprenait à part le chapeau la tenue de l’unité précédente (escadron léger de volontaires) .

Chapeau haut de forme noire, ganse et boutons jaunes cocarde rouge petit plumet rouge

Uniforme de fond rouge à revers carrés entièrement fermés, parements en bottes et basque longues ;

Le collet, les revers les parements et les retroussis sont noirs passepoilés de blanc. Boutons jaunes ; Le collet est orné d’un lion jaune. Aiguilletés jaunes portées à gauche ; Banderole de giberne blanche ; Culotte chamois entrant dans des bottes noires. Sabre de cavalerie légère.

Chaperons de fontes double et tapis de selle rouge galonné de jaune. Un portemanteau carré rouge galonné de jaune est souvent représenté.

 

Didier Davin +

Président du Bivouac

 

Membre de la SEHRI

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