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blanchisseuses et vivandières

Durant la Révolution, un grand nombre de personnes suivait les armées en route et parmi elles beaucoup de femmes qui suivent leurs maris ou profitent des bienfaits d'une armée en marche. Le décret de la Convention du 30 avril 1793, congédie des armées toutes les femmes inutiles, exception faite pour les vivandières qui reçoivent alors une marque distinctive. L'arrêté du 7 thermidor an VIII réglemente le nombre de femmes employées, blanchisseuse et vivandière, à suivre les armées. Pour ce faire reconnaître, elles ont une carte de sûreté qui leur permet de circuler dans l'étendue de l'armée. Elles marchent toujours à la fin des équipages entre l'arrière garde et la colonne.

La cantinière, aubergiste de la troupe, est tolérée à raison d'une par bataillon et de deux par escadrons. Avec le temps, les cantinières prennent des aises avec le règlement et empiètent sur le domaine des vivandières puisqu'elles se mettent à vendre de la nourriture, du vin, des lacets, des mouchoirs, du papiers, etc…"avec le temps les deux fonctions devinrent identiques".

Ces femmes, femmes où filles de militaires, outres être les fournisseuses de services de l'armée, restent malgré les règlements très proches des hommes et sont souvent les compagnes de sous officiers, elles sont aussi les mères des régiments. Si elles partagent leur gloire, elles partagent aussi leur destin, telle Lucie Carlot est blanchisseuse au 2e Bataillon du 60e Régiment d'Infanterie de Ligne. Elle est née dans le canton de Nantua, fille de Claude, soldat à la 3e compagnie du 2e bataillon du 60e régiment d'infanterie de ligne sous le matricule 766. Ce dernier décède à Raguse en Dalmatie le 30 avril 1808 et elle décède de fièvre le samedi 14 novembre 1812 à Gérone.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

 

président de la SEHRI

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