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le général Maupetit

Pierre Honoré Anne Maupetit est né le 22 novembre 1771 à Lyon. Fils de Marguerite Orsel et du négociant Pierre Maupetit, Secrétaire du Roi, Chancelier des comptes de Montpellier, Recteur de l'Hotel Dieu de Lyon de 1772 à 1775.

Il entre comme sous-lieutenant le 10 mars 1792 dans le 9e régiment de dragons, il est nommé lieutenant le 1er avril 1793. Il fait les campagnes de 1792 à l'an IX aux armées des Alpes, de l'Ouest et d'Italie. En l'an II, à l'affaire de Sorinieres, il est blessé de plusieurs coups de crosse à l'épaule droite. Devenu capitaine le 12 frimaire an IV, il est promu chef d'escadron par arrêté du général en chef de l'armée d'Italie du 1er floréal an VI. Il prend part à la journée du 18 brumaire avec le 9e de dragons, commandé par le chef de brigade Horace Sébastiani, qui faisait partie de la garnison de Paris.

Employé à l'armée de réserve, il est à Marengo où il combat avec intrépidité en retardant longtemps l'entrée dans la plaine de l'armée du général Mêlas, par sept charges consécutives qu'il effectue sur l'avant-garde ennemie. Il reçoit plusieurs coups de sabre sur la tête et un coup de feu à la jambe droite. Revenu avec son régiment à Paris, après la paix, il est nommé chef de brigade, colonel, en remplacement de Sébastiani.

Membre de la Légion d'Honneur le 19 frimaire an XII puis officier le 25 prairial an XII. Il est à la deuxième réserve de cavalerie de l'armée des côtes de l'Océan en l'an XII et en l'an XIII.

Le 16 vendémiaire an XIV, il reçoit neuf coups de baïonnette, à l'affaire de Wertingen, en traversant les bataillons autrichiens formés en carré. Cela n’empêche pas son régiment de s'emparer de quatre pièces de canon et de trois drapeaux. Gravement blessé, il dirait alors : « Que l'Empereur soit instruit que le 9e de dragons a été digne de sa réputation, et qu'il a chargé et vaincu aux cris de Vive 1'Empereur! »[1]. Présent à Austerlitz, il est nommé commandant de la Légion d'Honneur le 25 décembre 1805.

Le 14 octobre 1806, à Iéna, il donne l'exemple de la bravoure et du dévouement le plus absolu. Il est élevé au grade de général de brigade par décret impérial du 30 décembre. Il combat Eylau, le 8 février 1807 puis à Friedland, le 14 juin. Il reçoit la décoration de chevalier de la Couronne de Fer, le 10 septembre. Il est fait baron le 23 mars 1808. Il commande la cavalerie du 4e corps de l’armée d’Espagne le 18 septembre 1808. Devant désarmer les provinces de Zamora et de Toro et soumettre ces ville, il combat les insurgés et prend Zamora, le 10 janvier 1809. Dès le 11 janvier, Napoléon lui demande de procurer des souliers et des capotes pour son corps dans Zamora puis de lancer des « des reconnaissances jusqu'aux frontières du Portugal et à Salamanque, mais en force, de manière à n'éprouver aucun échec ».

Ayant des problèmes de surdité, il est renvoyé en France et prend le commandement des régiments de cavalerie provisoires destinés à l’Espagne à Versailles, le 14 octobre 1809. Chevalier de l’ordre royal de Westphalie, le 15 août 1810. Apprécié de Napoléon, il obtient le commandement de la subdivision militaire de l’Orne, le 4 septembre 1810. Le général Maupetit meurt des suites de ses blessures le 13 décembre 1811 à Alençon. Son épitaphe tombale le surnomme le Second Bayard. Aimé Vingtrinier lui a consacré son discours de réception à l’Académie des Sciences, Belles Lettres et des Arts de Lyon, le 9 juillet 1895.

 

Jérôme Croyet

Docteur en histoire

Président de la S.E.H.R.I.

 



[1] 3e BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE, 10 octobre 1805.

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