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des jeux

Le XVIIIe siècle est un siècle joueur. On s’adonne au Biribi depuis 1719 entre un banquier et un nombre indéterminé de joueurs, au pharaon dès 1736 et au siam en 1742. Dans l’Ain les jeux de cartes sont très répandus mais avec la Révolution surveillés car s’ils appauvrissent ils sont aussi un outil de communication des espions anglais. On essaye néanmoins de jouer. A Bourg, on « taille à la rouge & noire » en l’an IX tandis que dans les armées on joue à la drogue qui se joue deux contre deux dans lequel le valet, surnommé Mandrin, est la carte la plus forte. L’équipe perdante est condamné à porter une pince sur le nez. On joue aussi au dés : screps, au trente et un et passe dix où il faut sortir plus de dix points en nu coup avec trois dés. Mais dès la fin du XVIIIe, la passion du jeux est dirigée vers les jeux de forces « par les médecins qui découvrent alors la valeur des exercices physiques ». Dès lors, sous le 1er Empire, on fait du patins à glace, on joue aux boules (quilles ou pétnaques). A Bourg, à Pont-de-Vaux ou à Bâgé-le-Châtel on tire le Papegai mais on joue aussi au jeu de paume.

Dès la fin de l’Ancien-Régime, une chasse aux jeux de hasards est faite. Le 2 février 1776, une procédure est faîte à Pont-de-Vaux contre ces derniers  qui se jouent dans les cafés car « ceux qui s’y adonnent…causent souvent la ruine totale de leurs biens ». Si la Révolution se montre plus tolérante, du moins intelligente avec la mise en place d’un loterie, dès le Consulat, la traque aux jeux de hasards reprend. Dès le 3 floréal an VIII, une enquête est diligentée à Bourg contre une maison de jeux afin de « constater par procès verbal toutes les contraventions aux lois et règlements de police ». Mais ce n’est que quelques mois plus tard, en frimaire an IX qu’une vague d’enquêtes et de mesures à Bourg, au café Boulbe, à Nantua, les jours de forie, à Châtillon de Michaille et lors des foires de Poncin ont lieu et jettent dans l’illégalité totale les jeux de hasard. Ces mesures, très en vogue sous le 1er Empire, sont reprises le 9 avril 1823, par une circulaire préfectorale relative à la répression des jeux de hasard.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

 

président de la SEHRI

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