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état d'une ville de Provence sous la Révolution

Durant la Révolution, la ville de Salon-de-Provence est constituée de la vieille ville dite section de lunité à compter du 25 décembre 17931, contenant 876 maisons dont 112 en ruines, enserrée par les remparts médiévaux en ruines de 9 m de haut2 et une ville neuve avec 450 maisons et 60 jardins. La ville neuve, section de la Fraternité compte huit moulins, une savonnerie, trois fabriques, deux auberges, cinq fours banaux3 et quatre bergeries. En 1793, la ville de Salon-de-Provence, chef-lieu du district, compte 6 787 habitants. L’implantation définitive du district à salon n’est pas simple. En 1790, le district est celui de Martigues-Salon. En 1791, Martigues est décrit comme un chef lieu alternatif du district de Salon.

Chaque famille a en moyenne 2,5 enfants. Une forte majorité de ces enfants vont plus ou moins à lécole. En effet, la ville compte, au début de la Révolution, pas moins de 8 écoles primaires enseignent 5 instituteurs et 3 institutrices, mal payés au point de ne pas pouvoir toujours sacheter du pain. Lâge des élèves est varié, il va de 6 à 27 ans. La ville, chef lieu de canton et de district, accueille un collège les congés sont les jours de fête, du 24 au 28 décembre, le 31 décembre, ou les jours de foires, le jeudi. Les collégiens y ont cours de 8 heures au dîner puis de 14 heures à 16 heures. Ils y apprennent la grammaire française, lhistoire ou la géographie par la récitation et lexplication. Fin 1792, la ville connaît un état de disette : manque de blé au Septier et privation de leau de Craponne.

Les rues de la ville sont étroites et encombrées des passants, marchands et clients. Le tout sur une accumulation de saleté et dimmondices putréfiés cotoyant des eaux usées, formant ainsi des cloaques et des eaux croupissantes insalubres. Afin dalimenter la ville en eau, car elle est jusque desservie que par le canal des Fontaines et 66 fontaines particulières, et ainsi lhygiénisée, le 19 décembre 1790, dix fontaines publiques doivent être construites. Le 5 novembre 1793, les maisons de la ville reçoivent des numéros. Afin de participer de la sécurisation, le 12 mars 1793, le conseil général décide que les avenues de la ville soient éclairées par cinq ou six réverbères. Les maisons de la vieille ville sont, comme en Bresse, en torchis, sur un encadrement de pierre de taille. Les fenêtres sont petites et elles nont pas de latrines.

Si la ville est desservie par des routes et des chemins de terre, mal entretenus. Cela nempêche pas la ville de recevoir des petites troupes de théâtre qui y jouent en résidence, avec plus ou moins de réussite4, dabord dans une remise puis une grande salle de lHôtel de Ville. Les salonais apprécient les fêtes toutes les classes sociales se retrouvent et les fêtes patriotiques font suites aux fêtes religieuses. Le 25 janvier 1795, sur invitation du département du 19, le conseil général de la commune décide de célébrer la mort de Louis XVI le 29 janvier suivant. Cette fête réunie les officiers municipaux des commune du canton de Salon à 15 heures de laprès-midi. Se joignent les fonctionnaires publics. Formés en cortège, ce dernier est ouvert par les tambourins et la garde nationale. Parcourant les rues de la ville, le cortège réuni de nombreux citoyens avant de retourner à lhôtel de ville des boites à feu précèdent un feu de joie. Comme toutes les villes de France, Salon a un arbre de la Liberté, planté proche de la fontaine Moussue en janvier 1793. En 1799, deux platanes remplacent larbre.

Le 20 septembre 1792, les registres de mariages, naissance et décès tenus par léglise deviennent état-civil. Lélection du maire et du procureur de la commune de Salon a lieu, entre 1791 et 1794, aux Pénitents blancs et bleus.

 

Jérôme Croyet

président-fondateur de la S.E.H.R.I.

 

 

1 Jusquau 16 octobre 1796.

2 Tous les cents mètres, les remparts sont jalonnés de tours creuses, « sauf aux Barri, de la porte dAix à la porte de Pélissane ils tirent droit ». Le 25 janvier 1789, la porte de Farreiroux devient Tour de lHorloge.

3 Avec labolition des banalités, certains habitants se voient obligés à construire de nouveaux fours.

 

4 En effet, les habitants nont pas forcément de quoi payer les acteurs à lissu des spectacles, se dont un officier municipal de la ville fait part à un comédien de Marseille.

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