Durant la Révolution, le nombre de ventes de biens nationaux est de 187. 63 lots sont adjugés à un prix inférieur à 1 000 livres. Le 9 novembre 1792, les congrégations religieuses de la ville sont supprimées. L’inventaire des meubles, effets et ustensiles et effectué. Socialement, cette suppression oblige la ville à nommer des personnes pour emmener les morts au cimetière, ce que faisaient les Pénitents. Les citoyens de bonne volonté qui acceptent cette charge recevront une somme de 20 sols. Les deux églises de Salon sont achetées pour une somme dérisoire, par un groupement de six citoyens, en l’an III, qui les remettent à l’archevêque d’Arles en l’an XIII. Ce sont 134 acquéreurs qui s’achètent une superficie de 2 000 hectares, par le biais des biens nationaux. Les 19 septembre et 2 octobre 1790, la commune de Salon se porte soumissionnaire du château, dont elle délibère l’achat le 1er août précédent. Elle déclare acquérir « le château, cour, terrasse et toutes ses dépendances, où est actuellement placée l’administration du district ». La justice seigneuriale, qui y était logée, doit quitter les lieux. Le château héberge aussi le geôlier et sa famille. Le château de l’Empéri, désigné comme château de l’archevêché d’Arles est occupé, en 1807, par le ministère de l’Intérieur, sous forme de prison. Il est estimé, « s’il était mis en vente dans son état actuel », à 10 000 francs.
Une des plus grosse vente de biens nationaux de Salon est la vente de moutons en 1793 et 1794. En effet, le 16 brumaire an II, une partie du bétail (brebis et béliers) de Suffren Saint-Tropez est vendu 11 113 livres. Le 21 suivant, 282 moutons, 31 boucs et 78 chèvres de Suffren Saint-Tropez sont vendus 9 737 livres. Le 28 frimaire, 39 chèvres et 714 brebis de l’émigré Mégy sont vendues 20 296 livres. Le 8 nivôse, 29 moutons arets, 200 brebis anouges, 207 bredis, 150 moutons anouges et 12 ânes sont vendus pour 11 524 livres. Le 15 ventôse an II, 435 bêtes à laine de l’émigré Palamède Suffren sont vendus 9 880 livres. Le 22 ventôse suivant, 542 brebis, 4 ânes et un chien de l’émigré Palamède Suffren pour 16 842 livres. Le même jour, 5 fours banaux de la ville sont vendus pour un montant de total de 530 livres.
Jérôme Croyet
président-fondateur de la S.E.H.R.I.
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