· 

Colonel Général Hussards durant la Révolution

Régiment patriote, Colonel-Général, alors cantonné à Douai[1], est peu touché par l'émigration. En juillet 1792, le régiment rejoint l’armée commandée par Lafayette à Maubeuge. Il passe à l’armée du Nord où il forme l’avant garde avec deux escadrons du 6e hussards. Il combat, le 17 septembre 1792 au défilé des Islettes, en Argonne, où il repousse le corps du prince de Hohenloe jusqu’à Clermont-en-Argonne en lui causant des pertes importantes. Passé à l'armée du Centre en 1792, il participe aux batailles de Valmy, où il mène des actions de harcèlement[2], et de la Croix aux Bois. Le régiment combat avec distinction, le 4 octobre à Saint-Gislain, les 5 et 6 au moulin de Bousse, et le 6 novembre à Jemmapes où il prend l’avant-garde lors de la poursuite des armées ennemies sur Bruxelles.

En 1793 et 1794, il est à l'armée du Nord. Le 3 février 1793, Barbier prend le commandement du régiment. Le régiment est présent lors des batailles de Tirlemont le 3 mars, où le régiment enfonce les flancs des troupes de l’archiduc Charles et du prince de Wurtemberg [3], de Gorsenhove le 16 mars, où le régiment charge et mettent en déroutent les cuirassiers Autrichiens et récupèrent les pièces d’artillerie françaises par eux prises, puis le 18 mars 1793 à Neerwinden. Hondschoote, Wattignies et au passage de la Sambre. Le régiment combat et fait le coup de main[4] sous le regard implacable du représentant Saint-Just qui signe lui-même la mise en retraite du lieutenant Jacques Helaïssen, le 5 messidor an II, au Pont. Son colonel, le chef de brigade de Barbier est tué le 23 avril 1794 lors d'un combat vers Charleroi. Le 11 mai, le futur maréchal de France, Gérard, alors sous-lieutenant, enlève un obusier et un convoi à l'ennemi. Le 26 juin 1794, le régiment est à la bataille de Fleurus.

Le 4 juin 1793, alors le régiment prend le numéro 4, resté vacant avec l’émigration de Saxe et reçoit la cavalerie de la Nièvre le 1er germinal an IV. Le dépôt du régiment est à Laon avec 257 hommes. Les escadrons de guerre, regroupant 34 officiers et 558 hussards, cantonnent à Ragny alors qu’un détachement de 29 hussards est dirigé sur Landau. A cette époque d’amalgame de l’infanterie, les engagements volontaires dans le régiment sont plutôt rare, dans l’Ain seul Laurent Jacquet, de Bourg, s’y engage le 6 messidor an II.

De 1795 à 1797, le régiment est à l'armée de Sambre et Meuse. Il passe et assure le franchissement du Rhin à sa division à Hardingen en septembre. Il est au camp de Greminguen en octobre 1795, combat à Langenheim et participe au blocus de Mayence en 1796 où Ney est blessé puis fait prisonnier avant de quitter le 4e le 1er août. En 1797, le régiment est à Neuweed le 18 avril, où le lieutenant Devaillant, à la tête de 30 hussards, capture un bataillon autrichien. 

Durant cette campagne, quelques officiers, « malgré les moyens extraordinaires qu’ils ont eu dans les pays conquis, sont dans la plus mauvaise tenue ». De même, aucun cheval de troupe n’est marqué au numéro du régiment. Vaillants au combat, les hussards ne sont pas exemplaires avec les populations civiles et ce à leur plus grand désavantage. Stationné en Moselle en l’an VI, les hommes du 4e ne s’y montrent pas des invités aimables, au contraire. En effet, deux détachements du régiment, avec des hommes du 7e régiment de cavalerie, se conduisent si mal à Corny-sur-Moselle, que le commissaire des guerres de Metz les fait arrêter, désarmer et revenir en ville.

En 1798 le régiment est à l'armée de Mayence et en 1799 à l'armée du Danube, division Lefebvre [5]. Durant l’accalmie le régiment est passé en revue le 26 février 1799. Il compte 951 hommes, soit 47 de trop. Depuis le 8 mai 1798, il reçoit 282 recrues. Ses hommes sont réputés être de bons républicains. L’encadrement est passablement instruit dans la théorie et la pratique militaire et faiblement dans l’administratif. Il faut dire qu’une partie des officiers parlent encore peu convenablement le français. Il en est de même pour les sous-officiers qui, en plus d’une instruction théorique faible, ni ne parlent, ni ne lisent le français. A une instruction militaire général passable s’ajoute un degré d’équitation nul. Toutefois, la reprise de la guerre suspend les opérations.

Lors de la bataille de Stockach, où le régiment en brigade avec le 5e « fait l’impossible pour rétablir la situation », le chef d'escadron Pajol, à la tête de 2 escadrons, fait prisonnier 2 bataillons ennemis. Le régiment est à la bataille d'Altiken, le 4 juin, il est à la bataille de Winterthur où Pajol, pillé de ses vêtements par des cuirassiers autrichiens, rallie son escadron en chemise et « brandissant un sabre de prise…se rue sur les cuirassiers regroupés…leur faire payer très cher leur insulte »[6]. Le 23 septembre, le 4e est à la bataille de Zurich.

 

pour découvrir la suite de l'histoire du 4e hussards sous l'Empire :

 https://hussards-sehri.jimdofree.com/articles-en-ligne/historique-du-4e-hussards/

 



[1]              Deux escadrons sont à Moulins-Engilbert, Corbigni et Decise en Bourbonnais.

[2]              Durant ces combats, vingt hussards du régiment mettent en fuite un escadron de hussards de Wurmser et leur fait trente-six prisonniers. Seize hussards capturent un convoi de munitions protégé par une dizaine de hulans et soixante-dix fantassins.

[3]              Lors de cet affrontement, l’escadron du lieutenant Simon traverse les régiments autrichiens qui abandonnent la poursuite et s’acharne sur l’escadron qui parvient à regagner les lignes françaises en aillant, toutefois, laissé un tiers de ses hommes sur le terrain.

[4]              « Par ses coups de main sur les magasins de l’ennemi, Ney et ses hussards assurent le ravitaillement de nos troupes ». ALAZET (Robert) : « le 4e régiment de hussards 1789 – 1815 » in Tradition Magazine n°197.

[5]              Au 1er mars 1799, il compte 520 hommes

[6]              ALAZET (Robert) : « le 4e régiment de hussards 1789 – 1815 » in Tradition Magazine n°197.

Écrire commentaire

Commentaires: 0