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1811 : le général Bisson

Pierre François Jean Gaspard BISSON est né le 16 Février 1767 à Montpellier (département de l’Hérault). Gaspard BISSON nait dans une famille de militaire. Son père, Pierre François BISSON sert dans les armées royales durant 29 ans et termine sa carrière comme tambour-major au sein du 29ième Régiment d’infanterie. Il accède à la vétérance le 25 décembre 1782. Cela lui donne « le droit de porter toute sa vie , sur le côté gauche de son habit, à la hauteur de la troisième boutonnière, le Médaillon de deux épées en sautoir, des couleurs et de la forme ci-emprutes.  »

Le 10 Juillet 1772, Gaspard BISSON devient enfant de troupe au 29ième Régiment d’Infanterie dans lequel sert son père, jusqu’au 6 Mars 1783, date à laquelle il contracte un engagement comme soldat dans ce régiment. Ainsi, Gaspard BISSON sera un fantassin.

Le 21 Août 1785, du fait de son physique impressionnant et de sa bravoure, il devient grenadier. Quand la Révolution éclate, le grenadier BISSON, sans doute ouvert aux idées nouvelles, déserte son régiment le 15 Juillet 1789 et s ’engage dans la Garde Nationale Parisienne dans laquelle il reste 3 mois pour réintégrer un régiment de ligne.

Le 1er septembre 1791, il est capitaine au 21ième Bataillon du Nord. C’est à cette époque qu’il signe l’un des plus beau acte de sa carrière militaire.

Le 23 Mai 1793 alors qu’il est chargé de la défense du Châtelet sur la Sambre avec 60 grenadiers et 50 dragons, sa position est attaquée par une colonne de 6000 hommes et de 7 pièces d’artillerie. Bisson place ses grenadiers en tirailleurs devant les deux guets principaux en avant du pont qui mène à la ville qu’il a précédemment fait couper. Ses dragons sont placés en trois pelotons sur la rive droite pour soutenir la retraite des grenadiers. L’ennemi voyant la quantité de grenadiers pense que la place renferme un corps important et décide d’une attaque en règle. Bisson y était avec deux tambours auxquels il faisait battre la charge sur différents points afin d’entretenir dans l’erreur l’ennemi. Par ce stratagème, Bisson réussit à donner du temps au général Legrand pour arriver avec une brigade afin de conserver cette place avantageuse à l’armée devant Charleroi.

Cette action d’éclat et ses talents pour les armes, le propulse au grade de chef de bataillon le 1er Messidor an II. Le 3ième jour complémentaire de l’an II, il passe au commandement de la 26ième demi-brigade d’infanterie (qui devient en l’an 3 la 108ième demi-brigade). La demi-brigade fait alors partie de la 1ère division d’infanterie de l’Armée de Sambre et Meuse. Lorsqu’il reçoit le commandement de la 43ième Demi-Brigade d’infanterie le 1er Messidor an 4, ses officiers disent de lui qu’il est un homme qui «  dans les diverses affaires où nous nous sommes trouvés, il s’est toujours trouvé à la tête du corps et n’a cessé de manifester les sentiments qui caractérisent l’homme attaché à son pays, aux règlement et à la discipline militaire; ajoutons de plus, qu’en nous quittant il a emporté avec lui la considération et l’estime générale de tous ses officiers. »

Il reste 4 ans à la tête de la 43ième demi-brigade d’infanterie.  Le 16 Messidor an 8, alors qu’il fait parti de la 6ième Division d’Infanterie commandé par le Général Boudet à l’Armée d’Italie il est nommé, par Bonaparte, Général de Brigade. Le Général Bisson, « exemple du courage et de l’énergie républicaine par sa moralité, sa conduite et ses talents militaires » il reçoit des officiers de la 43ième demi-brigade d’infanterie, le 27 Thermidor an 8 à Mirandole, un certificat témoignant de ses aptitudes de chef. Les subordonnés de Général Bisson le félicite d’avoir    »développé tous les moyens  de tactique que nous avions lieu d’espérer d’un chef éclairé . »  Le 7 Floréal an 9 il est général aux armées, officier d ’état-major. Le 29 Nivôse an 12, il est fait commandant de la légion d’honneur de la 6ième cohorte. Le 12 Pluviôse an 13 il est nommé Général de Division. Le 4 Nivôse an 14, il est fait grand officier de la légion d’honneur. Il est gouverneur général de Brunswick, de Navarre, d’Italie, de Frioule et du comté de Gorizva. Le 16 Août 1806 il est nommé au collège électoral de Saône-et-Loire. De 1806 à 1807 il est commandant de la 6ième Division militaire à Besançon. Le 8 Avril 1808, il est fait comte d’Empire. Nommé Gouverneur à Mantoue, il décède au lieu-dit Fontana, paroisse de Marmirole, premier arrondissement du département du Mincio le 26 Juillet 1811 à l’âge de 44 Ans au moment ou il était proposé pour être fait Maréchal d’Empire. Un tombeau a été élevé en son honneur dans cette église par décret d’Eugène Napoléon, vice-roi d’Italie. Son coeur fut transporté par Mac Donald de la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur à l’église des Invalides où il se trouve encore.

 

Dans toutes ses campagnes, le Général Bisson empêcha autant qu’il le pût le pillage et le vol; surtout en Espagne. De sa carrière militaire il ne tira que gloire et postérité à défaut de fortune et richesses comme certains de ses collègues.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire 

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