1814 l'expo : l'invasion de la Bresse

Les troupes autrichiennes parties de Gex pour le Jura, redescendent sur la Bresse et arrivent sur Bourg et Chalon-sur-Saône.

Le général Meunier, à la tête de 1 200 hommes, assure la protection de Bourg. A l'annonce de l'arrivée des Autrichiens, il décide de se replier sur la route de Lyon. Bourg n'est plus défendue que par sa Garde Nationale. Face à la menace d’une invasion autrichienne par la Suisse et le nord du département de l’Ain, des Gardes d'honneur et des hussards, au nombre de 65, sont détachés à Bourg le 8 janvier 1814. C’est sous une forte pluie mêlée de neige que les cavaliers, accompagnés de 500 fantassins venant de Meximieux et 300 artilleurs de marine de Lyon, arrivent à Bourg. Mis sous l’autorité du commandant militaire de la ville, Pilloud, ce dernier envoie dès leur arrivée une patrouille de 2 hussards et d’un Garde d'honneur au de là du château de Challes, ancienne demeure du comte de Montrevel. Eloignés de Bourg, les deux hussards capturent le Garde d'honneur et passent à l’ennemi. Les Autrichiens, arrivés devant la ville, envoient un parlementaire pour sommer la ville à se rendre. Les citoyens, en refusant de le recevoir, déclenchent les hostilités. Le 10 janvier, les Gardes d'honneur se battent contre un ennemi supérieur en nombre, mais parviennent à les faire refluer sur le pont de Jugnon où une embuscade de partisans bressans les met en déroute jusqu'à Coligny.

Le 10 janvier, 150 hussards de Liechtenstein sont attaqués par les hommes de Pilloud et tombent dans une embuscade au pont de Jugnon. A la masse des autrichiens, s'opposent une soixantaine de gardes nationaux, armés de quelques fusils de chasses et de fusils modèle 1777. Après une vive fusillade, ou un membre de la famille de Bubna décède, les hommes de la Garde Nationale, sans avoir perdu un homme, se retirent par Challes, sur la route de Marboz. Mais le lendemain Bourg est prise. Les troupes françaises se rallient à Pont d’Ain et retraitent sur Meximieux. La résistance acharnée des français, parmi lesquels se trouvent des Gardes d'honneur, oblige les autrichiens à faire venir 6 pièces d’artillerie qui poussent les français à refluer en bon ordre du Meximieux. Le 11, les autrichiens se ressaisissent et contre-attaque près de la carronière de Challes. Pensant avoir remporté une victoire définitive, les Autrichiens nomment, au nom de Louis XVIII, de nouvelles autorités constituées[1], favorables aux troupes coalisées et, ainsi, à même d'organiser des réquisitions pour les troupes d'occupations. Rentrés dans la ville, les autrichiens décident de la brûler en représailles aux combats du pont de Jugnon et aux pertes qu'ils ont essuyer. Informés de cette nouvelle, beaucoup de bourgeois de la ville portent des réclamations à Bubna, dont le curé de la ville, Chapuis, qui se jetant aux pieds du comte, le supplie d'épargner la ville, ce qui Bubna fait.

Le 13 janvier les troupes de Musnier occupent Miribel, les Autrichiens, Montluel. Le 14 janvier les Autrichiens poussent jusqu’à Meximieux et les hauteurs de la Pâpe. Le 14, les Gardes d'honneur sous le commandement de Pilloud sont rejoint par les brigades Bardet et Parchelon, division Meunier, venant de Lyon pour se rendant à Bourg. Le 16 janvier Bubna et le gros de ses troupes se rendent sur Pont d’Ain. Des reconnaissances vont jusqu’à Trévoux et les faubourgs de Lyon. Toutefois la lenteur des mouvements des Autrichiens permet aux Dombistes d’ouvrir les étangs et d’inonder la route de Meximieux.

 

Les positions défensives françaises, du 15 janvier au 6 février s'établissent en arrière du Guiers, entre Fort Barraux, Voiron, Voreppe et le Pont de Beauvoisin. Les Autrichiens en trois colonnes d'attaques venant de Genève, se dirigeant sur Aiguebelle, Chambéry et Pierre-Châtel où ils sont arrêtés.

Les combats des environs de Bourg qui mettent aux prises soldats Autrichiens de la colonne de Bubna et troupes de ligne françaises, parmi lesquelles se trouvent des hommes du 20e, 35e, 60e et 67e Régiments d'Infanterie de Ligne, 23e Régiment d'Infanterie Légère et de la Gendarmerie de la Garde Impériale, sont très violents : le 30 janvier, deux soldats autrichiens décèdent de leurs blessures et le 6 février, c’est un soldat français du 35e Régiment d'Infanterie de Ligne qui meurt à Bourg. Durant la période du 27 février au 22 mars, 7 soldats français décèdent à Bourg peut être des suites de leurs blessures. La gendarmerie paye aussi un lourd tribu à la défense du département[2].

 

Asso SEHRI

2014 : expo du bicentenaire de 1814 dans l'Ain - château des Allymes - médiathèque de Nantua

 

 



[1]     Le préfet, sorti des bagages autrichiens, est un ancien amant d'Elisa Bonaparte, originaire d'Ambérieu.

[2]     Outre Alexis Drut, Jean Louis Morel, né le 25 octobre 1794 paye l’impôt du sang. Elève gendarme dans la compagnie de Gendarmerie de l’Ain du 1er avril 1813 au 1er octobre 1814. Il combat à l’armée des Alpes en 1814 où il est blessé de deux coups de feu à la cuisse et à la jambe droite. Domicilié à Sceaux en 1857, il est médaillé de Ste Hélène.

Écrire commentaire

Commentaires: 0