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1812 : mort du conventionnel Albitte, inspecteur aux revues

Antoine Louis Albitte, naît à Dieppe le 30 décembre 1761.

Après des études chez les Jésuites à Dieppe et à Rouen, il devient avocat et semble entrer dans la franc-maçonnerie.

Le 6 mars 1789, il participe à la rédaction des cahiers de doléances du tiers de Dieppe. Le 25 juillet, il participe à la formation de la Garde Nationale de Dieppe. Le 21 juin 1791, il est nommé électeur. Le 7 juillet, il est élu à la Législative.

Le 25 novembre 1791, il propose à l'Assemblé que les bâtiments religieux inoccupés soient mis à la disposition des sociétés populaires. Le 19 juin 1792, en compagnie de Chabot, Bazire, Merlin et Goupilleau, il participe à la préparation de l'attaque des Tuileries. Le 11 août, il propose le renversement des statues des rois de la place Louis 15 et de la place Vendôme à Paris.

Le 29 août 1792, il est nommé commissaire dans les départements de l'Eure et de la Seine Inférieure pour la levée des 300 000 hommes.

Le 7 septembre 1792, il est élu à la Convention. Le 9 septembre, il escorte 109 prêtres réfractaires à Rouen. Le  20 septembre, Albitte et Lecointre sont à Dieppe pour l'enrôlement des volontaires. Le 11 décembre, il vote contre l'appel au peuple, pour la peine de mort et contre le sursis lors du procès de Louis XVI. Le 23 mars 1793, il fait décréter par la Convention que les émigrés pris en pays étranger seront fusillés.

Le 30 avril, il est nommé représentant auprès de l'armée des Alpes en compagnie de Nioche, Gauthier des Orchières et Dubois Crancé. Le 9 mai, il est nommé lieutenant au 14e régiment de chasseurs à cheval. Le 14 mai, Albitte et ses collègues sont à Lyon où ils assistent à la réunion des corps administratifs qui décident de créer une armée révolutionnaire de 6 400 hommes dans le district de Lyon. Le 14 juillet, Albitte est à la prise de Pont St Esprit. Le 18 octobre, il est nommé à Lyon pour s'occuper du ravitaillement et de la logistique des troupes devant Toulon.

Le 19 nivôse an II,  le Comité de Salut Public nomme Albitte représentant dans l'Ain et le Mont Blanc. Albitte arrive à Bourg le 28 nivôse, en compagnie de Dorfeuille, Millet, Darrasse, Vauquoy et Lajolais. Le 1er pluviôse, il fait prendre des renseignements sur les suspects, les prisonniers et les prisons par les commissaires civils et reçoit des demandes de libération en faveur de Blanc-Désisles, Rollet-Marat et Convers, les trois patriotes incarcérés qui seront libérés le 3. Le 2 pluviôse, il fait prendre des mesures pour que l'état d'arrestation des détenus soit effectif. Il fait installer des infirmeries dans les maisons de détentions. Le 4 pluviôse, Albitte se rend à la société des sans-culottes et fait un discours sur ses intentions. Du 5 au 7, il réorganise les administrations se trouvant à Bourg, district, département, municipalité, comité de surveillance et justice.

Le 7 pluviôse, il prend un arrêté pour la descente des cloches et la démolition des clochers. Le 8 pluviôse, il prend un arrêté pour la démolition des châteaux forts et places fortes, ainsi qu'un autre mettant en place un serment d’abdication de foi pour les prêtres.

Du 10 au 13, il s’occupe d’incarcérer mais aussi de libérer des détenus et des suspects après avoir examiné leur conduite en se montrant magnanime envers les gens issus du peuple.

Le 15 pluviôse, il demande que toutes les personnes possédant 2000 livres de rentes et qui ont quittées les villes du département de l'Ain, doivent y revenir.

Dans la nuit du 23 au 24 pluviôse est établie dans les appartements du représentant, après de vives discutions, la liste des détenus des prisons de Bourg et d'Ambronay à faire comparaître à la Commission Populaire de Commune-Affranchie sur lesquels il fait un discours, le 24, à la société populaire. Ce même jour, il autorise Rollet-Marat à nommer des commissaires pour visiter les communes du district de Bourg afin de prendre des renseignements sur les autorités constituées. Dès le 25, il entame une tournée dans sa circonscription pour réorganiser et épurer les administrations : Nantua, St Rambert-en-Bugey, Belley puis se rend à Commune-Affranchie à la suite de l'annonce du décret du 28 pluviôse pour se concerter avec Fouché.  Le 5 ventôse, il s'arrête à Trévoux où il réorganise les administrations locales puis celles de Pont-de-Vaux et de Châtillon-sur-Chalaronne jusqu'au 7. Le 9 ventôse, Albitte est à Bourg. Le 12 ventôse, il ordonne la séparation dans les prisons des personnes des deux sexes et demande que les enfants de moins de 18 ans des ci-devants soient confiées à des citoyennes républicaines pour leur éducation. Le 13 ventôse, Albitte se rend dans le département du Mont-Blanc où il prend un arrêté qui ordonne l'assèchement des marais et des étangs de la Dombes. Le 16 ventôse, Albitte suspend la taxe révolutionnaire de Gouly et ordonne aux agents nationaux de rendre compte de leurs travaux toutes les décades. Le 25 ventôse, Albitte supprime les comités de surveillance des communes. Le 18 floréal Albitte apprend sa nouvelle affectation à l’armée des Alpes. Durant sa mission dans l’Ain et le Mont Blanc, il prend 133 arrêtés.

Le 25 prairial an III, Albitte n'est pas compris dans l'organisation des états majors des armées. Agent municipal de Dieppe en 1796. Le 18 germinal an IV, Albitte est admis au service comme capitaine à la suite du 4e régiment de Chasseurs à Cheval. Le 4e jour complémentaire de l'an IV, Albitte est adjoint à l’adjudant général Margaron. Le 25 décembre 1798, Albitte est promu adjudant général en fonction à Bâle. Le 24 février 1800, Albitte est nommé chef de bataillon surnuméraire à l'armée d'observation. Le 22 décembre 1801, Albitte est confirmé dans le grade adjudant général. Il devient sous inspecteur aux revues. Le 10 octobre 1802, Albitte est décoré de la Légion d’honneur. Le 4 mai 1809, Albitte est nommé dans le 3e corps de l'armée d'Allemagne commandé par le Maréchal Davout. Le 22 décembre 1812, Antoine Louis Albitte décède de faim à Rosénié en Pologne. Une rue porte son nom à Dieppe.

 

Notice biographique succinte extraite du dictionnaire des révolutionnaires de l’Ain, section Bourg en Bresse

 

Pour plus de détail sur sa mission dans l’Ain, consulter le mémoire de maîtrise consacrée à cette mission soutenue à Lyon II

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