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1804 : le Sacre de Napoléon 1er

 Le 2 décembre 1804, l’église Notre-Dame de Paris résonne d’une cérémonie fastueuse. Le sacre, faisant de Bonaparte, l’Empereur des Français, vise à affirmer sa légitimité face à Louis XVIII et à renouer avec certains aspects de l’ancien royaume de France mais aussi, et surtout, à assurer la préservation des acquis de la Révolution Française, dont il est l’héritier. Afin de préparer les cérémonies, et surtout de présenter ses engagements au peuple français, le 20 thermidor an XII, le ministère de l’intérieur informe le préfet de l’Ain de la décision de Napoléon d’avoir une députation de Garde Nationale du département présente à Paris pour la cérémonie. L’arrondissement de Bourg fournira 6 hommes, celui de Belley 4, Nantua 2 et Trévoux 4. Le chef de la 1ère division de la préfecture se soucis de faire fabriquer un drapeau et s’adresse à la boutique « l’épaulette d’or », 19 place de la Comédie à Lyon. Le 12 fructidor, le devis est envoyé. La confection du drapeau est estimée à 150 francs sans les cravates. Désirant parer la députation de l’Ain, 1er département de France, d’un superbe drapeau, le préfet choisit le plus cher, avec cravates, glands or et broderies dorées. Dès le 7 vendémiaire, le préfet de Coninck nomme officiellement les 12 premiers députés des gardes nationaux de l’Ain, dont 7 militaires. A ces députés se joignent des membres des autorités constituées du département, sur invitation, le 4 brumaire an XIII. Ces derniers doivent être rendus avant le 7 frimaire, afin de faire connaître leur existence.

Tous ces députés participent au sacre, comme spectateurs, et rentrent dans le département afin de répandre les fastes et les gloires de l’Empire naissant, déposant par la même le drapeau remis par Napoléon, surmonté de l’Aigle, symbole du pouvoir. De plus, le 8 germinal an XIII, le ministre de l’Intérieur fait passer au préfet de l’Ain, au nom de Napoléon, une médaille d’or, trois médailles d’argent et une médaille de bronze « frappées à l’occasion de son couronnement ».

 

Alors qu’à Paris, le Sacre monopolise la ville, le département de l’Ain n’est pas en reste. Hormis les mariages des rosaires de Napoléon, des fêtes ont lieu.

Dans le département de l’Ain, la nouvelle est très bien accueillie. Le 25 frimaire, une assemblée des autorités à lieu dans la grande salle de la Préfecture suivie d’une grande fête. Le 14 pluviôse, « une messe solennelle suivie d’un Te Deum en action de grâce du Sacre et couronnement de sa Majesté l’Empereur » est célébrée à l’église Notre Dame de Bourg. A Bourg, dès 7 heures du matin, des salves de canons, les cloches et les tambours de la Garde Nationale « annonceront la solennité du jour ». A 10 heures, venant de la préfecture, les autorités constituées vont à l’église avec les officiers du 101e de ligne, devancés par les tambours, accompagner la rosaire. A 5 heures et demi du soir, les tambours annoncent l’illumination générale de la ville, et comme à Paris, les fontaines de la place de l’hôtel de ville débitent gratuitement du vin alors qu’un bal s’ouvrent.

A Belley, une foule immense est rassemblée et aux acclamations de « Vive l’Empereur », « vive l’Impératrice son auguste épouse » et « vive Pie VII notre souverain pontif », le sous préfet Charcot, fait un discours sur le triomphe de la France.

 

 

Jérôme Croyet

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