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1807 : les chasseurs à cheval de la Garde

voici une lettre inédite du colonel Guyot au Prince Eugène au sujet de l'état des chasseurs à cheval de la Garde après la bataille de Friedland.

on se rend compte que Guyot continuer d'informer Eugène de l'état du régiment et qu'il sait se montrer humble de sa gestion.

 

"Garde Impériale                                                                                                                                      Chasseurs à cheval

 

Tilsit (du bivouac) le 26 juin 1807

Guyot, major colonel

à son Altesse Impériale et Royale le Prince Eugène Napoléon, Vice-Roi d’Italie

 

Mon Prince

au moment où monsieur Bataille est arrivé, je faisais tracer une situation générale du corps pour la faire passer à votre Altesse ; elle verra que depuis la bataille d’Eylau nous n’avons perdu d’hommes que ceux qui y furent blessés, beaucoup de chevaux, par exemple, n’ont pu se rétablir des fatigues éprouvées pendant l’hiver.

Sa Majesté nous a accordée 120 chevaux de remonte qui sont excellents ; outre cela, mr le capitaine Nager doit arriver sous peu avec un convoi de cent chevaux harnachés, ce qui nous eut mis dans le cas d’avoir en campagne 800 chevaux pendant plusieurs mois encore.

Depuis le renouvellement des hostilités, qui a eu lieu le 6 du courant, la Garde n’a pas donné, elle a seulement été mise en ligne dans les deux actions principales des 10 et 14 sur les points que sa Majesté adoptait pour ses commandants ; cependant nous avons eu cinq hommes fait prisonniers dans les marches où il devenait essentiel d’éclairer celle de sa Majesté. Nous avons été assez heureux, avec quatre escadrons de service par jour de pouvoir les fournir constamment et de suivre seuls sa Majesté sasn lui faire éprouver de retards qui aient pü l’indisposer contre nous ; elle témoignait encore au passage de la Prégal, combien elle était satisfaite de leur zèle et intelligence.

Depuis l’époque où j’ai eu l’honneur de rendre compte à son Altesse de l’affaire d’Eylau, j’ai fait délivrer l’habillement de six mois à tous ceux à qui il était dû, il consiste en habits, gilets, pantalons garnis, bottes et gants ; il me reste encore au dépôt de guerre celui de 3 mois, avec beaucoup de manteaux que je ne voulais échanger qu’à l’entrée de l’hiver ; ce dernier objet a été confectionné à l’armée ainsi que des schabraques, portemanteaux et vestes d’écuries, avec 900 aunes de draps que sa Majesté nous a accordé en don. Si avant notre entrée en France on se fisait un moment sur la Vistule, je ferai distribuer le tout pour viter les frais et embarras des équipages.

Monsieur Bataille m’a rappelé, mon Prince, la coninuation des bontés que vous avez pour moi, que n’ai-je autant de connaissances que de bonnes volontés, j’aurais alors l’espoir de me rednre digne de votre confiance. J’employe bien avec quelques succès tout ce que vous m’avez appris pour gouverner le régiment mais je crains que cela ne suffise pas à son bonheur, ni à celui des braves officiers qui le composent et qui font tout pour le maintenir au degré de gloire qu’il s’est acquis dans la Garde ; toujours, mon Prince, puis-je répondre qu’il n’y aura pas de ma faute mais peut-être bien de mon peu de prépondérance, s’il éprouve quelques désagréments ou peu d’avantages autant de temps que j’aurai l’honneur de le commander.

Mon Prince

j’ai l’honneur d’être avec la pluis haute considération

votre très humble et très obéissant serviteur

 

Guyot"

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