Le 5 juin, la B.B.C annonce les ordres de l’état-major interallié pour le déclenchement des différents plans ; le plan vert pour le sabotage des voies ferrées, le plan rouge pour le déclenchement de la guérilla, violet pour le sabotage de toutes les voies de communication.
Sur ordres du P.C. départemental des maquis et de l'A.S. de l'Ain, le camp « Roland » s’installe dans le village de Charix, les hommes vont maintenant pouvoir dormir sur la paille dans des granges et non plus sous la toile des parachutes ; les différents groupes du camp « Roland » ont ordres d’interdire les routes autour de Charix menant à Moulin et Apremont et Nantua. Le camp de triage se replie à Chougeat. « Galin » (Edmond Fenestraz), chef du secteur C4, reçoit l'ordre suivant : « A partir de ce soir 22 heures, les forces de l’A.S. devront passer à l'action. Toutes les destructions prévues au plan vert devront être exécutées : coupures des routes, des voies ferrées, des lignes téléphoniques et télégraphiques, attaque des postes allemands isolés, arrestation des éléments suspects, occupation du territoire conquis ».
Les agents de liaisons partent distribuer les instructions aux différents chefs de groupe. Les maquisards de Chanay doivent garder le pont de la Dorche ; les hommes de Génissiat doivent tenir le barrage, la voie ferrée ainsi que le col de Richemont ; les maquisards de Billiat, Vouvray et de Chatillon doivent verrouiller les routes de la Michaille. Les hommes de la résistance de Bellegarde ont pour mission de tenir et interdire les routes de Genève et de la Savoie, occuper la poste et la gare.
Pour ceux de Bellegarde, les hommes doivent se réunir à la Poudrière, mais les armes manquent, il n’y a que 4 FM, 6 carabines, 20 fusils, 40 mitraillettes et une douzaine de revolvers de tous calibres pour armés 150 hommes. Ces mouvements éveillent l'attention des Allemands qui préviennent la gendarmerie.
A la tombée de la nuit, tous les groupes gagnent leurs positions. Les douaniers en armes, conduits par le lieutenant Sanson, viennent se placer sous les ordres de « Galin ». Les maquisards récupèrent les armes des gardes-voies. Un agent de liaison est envoyé à la gendarmerie, « Monval » parvient à décider ces derniers à rejoindre les forces de la Résistance.
La garnison allemande de Bellegarde, se retranche dans son lieu de cantonnement, et parvient malgré tout à prévenir par radio les kommandanturs d'Annemasse et de Gex, qui envois deux camions chargés d’hommes en renfort.
Le groupe en charge de verrouiller la route au-dessus du pont du Nambin, près de Vanchy, est pris à parti par des troupes d’occupation, deux maquisards tombent au combat, deux autres sont blessés, Joseph Viviand et Arthur Sogno. Viviant sera évacué à Cherbois ou il est soigné par une habitante. Arthur Sogno, blessé à un pied, est capturé par les Allemands. (Il ne sera pas abattu mais déporté au camp du Struthof puis celui d’Allach, il reviendra en vie). Le combat se poursuit une bonne partie de la nuit. Aux alentours de 4 heures du matin, les Allemands reçoivent des renforts, qui tentent de progresser par-dessus le tunnel du Credo.
Dans Bellegarde, les Allemands assiégés dans leur cantonnement, à l’hôtel des Touristes, font le coup de feu mais sont rapidement calmés par deux grenades Gammon lancées depuis la gare, tandis que le maquisard Acciari, bien positionné sur le jardinet du buffet de la gare, les arrose au FM.
Les forces Alliées débarquent sur les côtes de Normandie.
Stéphane Lavit
membre du G.m.T 713
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