1944 : l'attaque de la gare de Bourg, Ain

L’attaque de la gare de Bourg le 2 juin 1944

 

Le 2 juin, à 1h 30, une centaine d’hommes, d’après les RG mais de fait 17 hommes du groupe franc Pesce, en collaboration avec le groupe Werner, venant de la direction La Cluse cernent le dépôt de la S.N.C.F. Ils se rendent maîtres du dépôt des machines de la gare de Bourg. Pourvus de brassards de garde-voies pour passer inaperçus dans les rues et aux abords de la gare, ils sont de fait armés de grenades, pistolets mitrailleurs et armes de poing et habillés de blouson des chantiers de jeunesse1. Ils arrêtent les 15 garde-voies et tiennent en respect les 14 personnels de la S.N.C.F. Au poste d’aiguillage n°1, les FFI coupent le téléphone. Un autre groupe pénètre dans la gare et se fait reconnaître à l’interpellation « qui est-là, les individus ont répliqué Maquis »2.

Préférant « faire sauter le poste plutôt que d’avoir un bombardement »3, comme ils l’expliquent au personnel de la SNCF, ils sabotent et détériorent 15 locomotives, une plaque tournante, le poste d’aiguillage n°2 et des appareils de voies. Accompagnés des gardes-voies et personnels de la SNCF, les FFI quittent la gare en passant par le dépôt des locomotives puis le dépôt d’huile avant de longer la voie et d’arriver au passage à niveau de Saint-Roch puis de la rue du Stand où les gardés à vue sont relâchés, leur interdisant de revenir à la gare avant le jour. 57 explosions retentissent à partir de 2h 15. Trois machines échappent au sabotage et une seule voie reste utilisable. La police arrive sur les lieux et constate la détérioration de 16 locomotives et du pont tournant. Interrogé, le personnel de la SNCF nie toute collusion et se hâte d’expliquer que ni les requis ni eux n’ont aidés les Maquis.

Ce coup de main, qui est repris d’une manière plus romancé dans l’introduction du film « Femmes de l’Ombre », interrompt la circulation ferroviaire durant 48 heures.

 

retrouvez cet exploit et l'histoire des maquis de l'Ain dans : les maquis de l'Ain, la Résistance victorieuse

 

 

1 L’habillement est disparate. Un servant de bazooka porte un casque noir.

2 Procès Verbal d’audition d’Emile Durand, sous-chef de gare. 3 juin 1944. A.D. Ain 180W 221.

 

3 Procès Verbal d’audition d’Henri Mercier, chef-aiguilleur. 3 juin 1944. A.D. Ain 180W 221.   

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