1944 : les Glières

Compte-rendu du capitaine Anjot au cours des opérations qui préludèrent l’attaque du 26 mars

 

24 mars 1944

Moral excellent

 

Bayart à Navan [1]

Depuis quelques jours, la Milice exécute des reconnaissances tâtant ainsi notre dispositif.

Ces accrochages ont lieu un peu partout et à toute heure de la journée.

Le 23 mars, nous avons subi deux attaques par avions de chasse mitrailleurs. Ces attaques furent séparées par un répit de 2 heures. Elles se sont soldées pour nous par un tué, un blessé grave, deux blessés légers, deux chalets incendiés.

Le 24 mars, un accrochage entre une patrouille milicienne et un de nos postes nous occasionne un tué et un blessé. Le tir d’une arme automatique milicienne blesse grièvement l’une de nos sentinelles qui tombant dans les rochers n’a pu être ramenée chez nous.

Les funérailles de mes braves chasseurs seront célébrées avec le maximum de grandeur. Notre médecin se dépense beaucoup mais j’insiste pour qu’une aide lui soit apportée en personnel (2 ou au minimum un médecin) et en matériel ; pansements, gouttières, appareil de transfert de sang lui sont indispensables.

Tout ce que j’ai demandé dans mon dernier courrier doit nous être envoyé au plus tôt. Nous ne pouvons attendre la prochaine lune que les Anglais fassent un effort. Nous ferons tout pour que le parachutage soit receptionné.

Où sont les prisonniers évadés qui devaient monter ? envoyez-moi des cadres.

De notre côté, nous ferons tout notre devoir mais que l’on nous aide. Il y a des maquis qui ne font rien dans le département. Pourquoi ne pas les utiliser ?

Le chef milicien de la région de Thônes a demandé à avoir un contact avec moi : j’ai refusé.

D’après un certain nombre de renseignements, l’attaque générale aurait lieu dimanche. Voir demande d’envisager action dans les vallées entourant le plateau pour aider notre action. Si comme on le dit, il y a artillerie dans la région de Cenise, par exemple pourquoi ne pas les mettre cul par-dessus tête avant qu’ils n’ajustent ?

Ci-joint copie du matériel dont j’ai un urgent besoin (parachutages ou passeurs)

 

Pour Roby : fais arriver ce papier, svp, au plus vite. Qui est le Lt Jacques ? s’il veut monter qu’il vienne quant au reste, Navant peut seul le régler.

Que l’on m’envoie des cadres. Resterions nous aussi peu nombreux du 27e ?

 



[1] Il s’agit du capitaine Clair, qui s'appelait Navan sous son nom de chef départemental

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