1940 : un PG lyonnais du 158e RI

Le carnet du poilu Champion, de Lyon

158e RI

1939 - 40

 

Ce texte va en complément du livre consacré aux prisonniers de guerre français en 1939 – 1945 : lettres du stalag, aux éditions Gaussen

 

Le 158e RI est réorganisé début juin 1939 avec deux bataillons, le premier issu du 29e BCP et du 158e RI, le second étant un élément de la 21e DI. Il est sous les ordres du lieutenant-colonel Puccinelli. Il appartient à la 43eDI. Il cantonne dans la Région Militaire, Centre Mobilisateur d'infanterie de la réserve active 201 Strasbourg / Mutzig.

Lors de la campagne de 1940, ses hommes sont encore armés de « matériel de la Guerre de 14 : les fusils Lebel, mêmes véhicules, mêmes mitrailleuses, par de mitraillettes »1. Le 158e RI subit de lourdes pertes au cours des combats à Boussois et Elesme le 19 mai 19404. Le III/158e échappe à l'encerclement et se replie sur Thulin en Belgique. Il en chasse des unités de reconnaissance de la 269e division d'infanterie allemande mais est capturé par l'Infanterie Regiment 469

 

« Monsieur Champion Alfred

158e régiment d’infanterie, 3e bataillon, 10e compagnie, 3e section

Secteur psotal n°24

Secteur postal n°12 520

Né le 22 mai 1917 à Lyon

Adresse à prévenir en cas de casse

Madame M.L. Parizet, 23 rue Camille Haechin, Villeurbanne, Rhône

 

Départ de Mützig le 31 août

Kutolsheim, 16 kilomètres, 1er septembre

Guedetheim2, 25 kilomètres, 2e septembre

Pechellronn, 35 kilomètres, 12 septembre

Woerth, 8 kilomètres, 13 septembre

Preuschorf, 6 kilomètres, 20 septembre

Oberberscdorf, 25 kilomètres, 7 octobre

Horoiller, 5 kilomètres, 30 octobre3

Aguenau, 20 kilomètres,  2 novembre

Ritterschoffen, 25 kilomètres, 7 novembre

Engroiller, 40 kilomètres, 13 novembre

Bitche, 35 kilomètres, 18 novembre

Nouswiller les Bitche, 14 kilomètres, 20 novembre

Grossenroald, 5 kilomètres, 20 novembre

Windhoff, ville frontière

Bitche, 18 kilomètres, 28 novembre

Echwiller, 15 kilomètres, 9 décembre 1939

Bitche, collège, 15 kilomètres, 13 décembre 19394

Catzeusbruck, 12 kilomètres, 26 décembre 1939

La Petite Pierre, 12 kilomètres, 27 décembre 1939

Fabzwerie, 12 kilomètres, 28 décembre 1939

Reding, 18 kilomètres, 29 décembre 1939

Repos en Champagne

Fleury la Rivière, 400 kilomètres, 29 janvier 1940 jusqu’au 14 mai 1940

Belgique, le 15 mai 1940

Prisonnier le 23 mai 1940

Passage à Mons quartier d’un régiment belge

Prison de Nivelle, le 26 mai 1940

Prison comme cantonnements, faisons quelques corvées. Je suis avec quatre lyonnais et avons jurés de ne pas nous séparer, Kléber, Charlot, Albert et Pierrot.

Belges et français sont mélangés dans cette grande prison. Avons vue passer, pendant notre séjour, beaucoup de prisonniers.

Parti le 8 juin 1940

Passage à : Genappe, Court Saint, Etrenne, Ligny Carrières, Gembloux, Pervez, Orp, Landen, Saint Truiden, Hasselts.

Passage de la frontière hollandaise, Arrivée à Maestricht dans le camp après avoir traversés une bonne partie de la ville qui est luxueuse, dimanche 9 juin 1940.

Reparti le 7 juin pour la frontière allemande.

Arrivés à Palemberg le 11 juin 1940, avons traversés toute la bande séparant la frontière hollandaise (côté Belgique) et la frontière allemande soit environ 35 kilomètres de marche à pieds. Très bien accueilli par les habitants de diverses localités que nous avons franchis. Toutes les villes que nous avons parcouru étaient toutes luxueuses et les gens s’habillent avec le dernier chic.

Repas momentané dans un champ pour être embarqués.

Reparti le 11 juin 1940 (en train) après une pause de quatre heures, traverse Gladebach, Ref-Hof, Fillen Larret par Mappen.

Arrivé le 12 juin à Lülhen dans un camp, nous devons y passer quelques jours pour nous reposer ».

 

Il sera interné à Stalag Ib ainsi qu’au Kgf B.P. 25 Geprüit.

 

 

1 Mémoires du sergent Borjon, documentation de l’auteur.

2 « C’est à Geudertheim que, la veille de notre départ pour ce coup de main, le général d’armée est venu nous passer en revue. Nous avons donc défilé devant lui et il nous a adressé un vibrant appel patriotique (lui, cet imbécile, savait bien que le lendemain il ne risquerait pas sa peau). Ensuite, il a rassemblé officiers et sous-officiers du bataillon, nous demandant notre nom – qu’est-ce-que ça pouvait l’intéresser ?! – et si je l’ai traité d’imbécile, c’est que lorsqu’il m’a vu, nul ne peut imaginer ses propos : sergent, pour demain, il faudra couper vos pattes, elles sont trop longues. Et dire que ce général, ancien commandant de la place de Lyon, a donné son nom à une rue de Lyon : rue du général Frère ». Mémoires du sergent Borjon, documentation de l’auteur.

3 Le 1er novembre, nous avons eu une alerte au gaz. Mais je pense que ce n’était qu’une fausse alerte. [le 2, le bataillon prend une semaine de repos à Haguenau]. Nous logions dans une caserne et nous n’étions pas mal. Tous les villages cités étaient évacués (sauf Haguenau et Obersthdorf) et nous logions dans les maisons vides.

 

4 « Le jour de Noël, dans l’après-midi, Bitche, uniquement occupée par la troupe subit un violent bombardement mais nous ne fumes pas touchés ». Mémoires du sergent Borjon, documentation de l’auteur

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Commentaires: 1
  • #1

    PINÇON-DESAIZE (mardi, 17 août 2021 20:56)

    Bonjour

    "Il sera interné à Stalag Ib ainsi qu’au Kgf B.P. 25 Geprüit." ???

    Kgf.... Gepr¨uft est un cachet de censure, non un Kommando ou un Stalag. Le numéro correspond au vérificateur de la photo ou de la lettre.
    Bien à vous