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1791 : le 96e de ligne

Alors que nous venons d'apprendre ce matin la bouleversante nouvelle de la disparition de Thierry Choffat, président des Vosges Napoléoniennes, professeur à l'Université de Lorraine, auteur passionné et passionnant sur le 1er Empire, conférencier de haut vol mais modeste et chaleureux, fidèle lecteur du blog de la S.E.H.R.I., nous publions en sa mémoire ces quelques lignes où apparaissent ces Vosges qui lui tenaient tant à coeur.

 

 

Le 96ème régiment d’infanterie ci-devant régiment allemand de Nassau1

 

Historique :

Le 1er juillet 1790, le régiment en entier était en garnison à Thionville2. Avant la réforme de 1791, il portait le numéro 99.

Le 1er janvier 1792, le régiment était en garnison à Besançon3. Il comprenait un effectif de 1 273 hommes et 242 manquants.

Le 15 avril, il était à l’armée du Rhin. Il cantonna à Huningue et comptait deux bataillons pour 1 507 hommes. Une de ses compagnies se trouvait à Landes-Kronn non loin de là4. Il entra au Palatinat en septembre.

 

Historique du 1er bataillon :

Le 1er bataillon passa à l’armée de Moselle et se distingua les 14 et 15 décembre aux combats de Consaarbrück et de Pellingen.

En 1793, le régiment était en garnison à Strasbourg. Le 30 mars, Belhomme indique que le 2ème bataillon fut fait prisonnier à Rhin-Holland, armée du Rhin5.

Le 4 avril, le 1er bataillon subissait de lourdes pertes à Herdt face à l’armée prussienne. Le 30 juillet, le 1er bataillon était en garnison au camp de Gyvelde à l’armée du Nord6.

En première formation, le 1er bataillon fut amalgamé pour former la 173ème demi-brigade de bataille (il devint le 2ème bataillon de cette unité). La 173ème demi-brigade de bataille fut formée à Longwy, le 26 mars 1794, selon Belhomme7 et Susanne8. Elle se composait du 1er bataillon du 96ème, 5ème de la Moselle et 6ème des Vosges.

Lors de la seconde formation, la 173e de bataille devint les 37e et 88e demi-brigades de ligne. Le 1er et le 2e bataillon entrèrent dans la 37ème de ligne à l’armée de Sambre et Meuse. Le 3e bataillon entra dans la 88ème demi-brigade de ligne à l’armée de Sambre et Meuse.

Historique du 2ème bataillon :

En 1791, le 2e bataillon du régiment fut échelonné en juillet entre Montmédy et Verdun pour protéger le passage du Roi. Ce mouvement jeta le discrédit sur le bataillon, les villes de Sedan, Thionville et Sarrelouis refusèrent de le recevoir. Ordre fut donné de l’envoyer à Toul. 4 à 500 hommes refusèrent de partir de Metz (14 juillet 1791) disant qu’ils ne voulaient plus servir dans un régiment étranger, mais comme Français. Le 21 juillet, l’Assemblée nationale décréta que les régiments d’infanterie allemands, irlandais et liégeois feraient désormais partie de l’infanterie française. Seuls les régiments suisses gardèrent leur statut de régiment étranger.

Le 2e bataillon fut entièrement fait prisonnier le 30 mars 1793, à Rhin-Holland, armée du Rhin.

Le 10 janvier 1794, les hommes du 2e bataillon furent échangés et libérés par les coalisés. Le 2e bataillon rentra en France et se rendit en garnison à Rethel. Il fut reformé à Toul au commencement de l’année 17959.

Le 26 octobre 179310, le 2e bataillon fut amalgamé au 1er bataillon de la Haute-Vienne et au 6e de l’Yonne (du Jura selon Digby Smith11 qui fait semble-t-il une confusion entre le 36e et le 96e régiment l’induisant en erreur) pour former la 174e demi-brigade12. Le 2e bataillon du 96e devint le 2e bataillon de la 174e. Le 26 février 1796, il fut amalgamé en seconde formation pour former la 49e demi-brigade de ligne.

 

 

1 « Nassau-infanterie » depuis 1745.

2 Journal militaire de 1790.

3 Journal militaire de 1792.

4 E. Desbrières, La cavalerie pendant la Révolution, tome 1, page 109.

5 Belhomme, Histoire de l’infanterie, tome 4, pages 24 et 88.

6 1 040 hommes sous les drapeaux, V. Dupuis, La campagne de 1793 à l’Armée du Nord, de Valenciennes à Hondtschoote, page 16.

7 Belhomme, Histoire de l’infanterie de France.

8 Louis Susanne, Histoire de l’ancienne infanterie de France.

9 Belhomme, déjà cité, page 59.

10 La date n’est pas certaine, il s’agit peut-être de l’année 1794

11 Smith, Digby George. Napoleon's Regiments: Battle Histories of the Regiments of the French Army, 1792–1815. London: Greenhill Books, 2000.

 

12 Louis Susane, déjà cité, page 357.

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