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1808 : Napoléon aux Invalides

Sur ce tableau d’Alexandre Véron dit Bellecourt1, on peut voir Napoléon suivi du maréchal Sérurier, gouverneur des Invalides, de Berthier, Murat, Duroc, grand maréchal du Palais, et du chirurgien Larrey. Napoléon s’adresse à Coste2, médecin en chef de la Grande Armée et précurseur des grands épidémiologistes, qui soulève un blessé, tandis que des invalides décorés de la Légion d’honneur se pressent sur leur passage, dont un presque centenaire, né en 1712 d’après la note de Véron.

La composition de Véron, élève de David, est habile. Le groupe, venant du fond à droite, tourne devant un lit vers la gauche, et le bras de Napoléon dirige le regard du spectateur vers un blessé vêtu d’une chemise blanche, seule tache lumineuse dans ce tableau très retenu dans son expression des sentiments. Toutefois, ce sont moins les blessés qui sont mis en valeur que l’Empereur et ses maréchaux.

Comme la plupart des tableaux représentant Napoléon, cette œuvre sert avant tout le culte impérial. Si certains veulent penser que les personnages ont de toute évidence été peints d’après des mannequins, il s’avère néanmoins que l’artiste soit aller faire des dessins préparatoires aux Invalides, notamment celui du centenaire comme le montre cette aquarelle d’étude du tableau.

Homme d'Etat qui prend à coeur de représenter son armée comme un socle citoyen du régime, Napoléon accorde de l'importance, comme Louis XIV, au traitement des vieux soldats qui doivent aussi être des vecteurs de l'image Impériale.

Ce tableau reçoit une médaille d’or au Salon de 1812. En 1969, le Tchad édite un timbre de ce tableau.

 

1Né en 1773 à Paris. Peintre de 1801 à 1838. Il décède à Paris en 1838. Son fils sera général sous le Second Empire.

 

2Né à Ville, dans l’Ain, en 1741.

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Commentaires: 1
  • #1

    Jérôme Croyet (lundi, 08 novembre 2021 11:17)

    Notre invalide pourrait être Jean Augustin Vanderquand né Courcoury, en 1712. Lieutenant de la Compagnie des Grenadiers Royaux de fromontal au Bataillon de Montluçon milices du Bourbonnois, il sert durant comme lieutenant au régiment de Nicolaï dragons (devenu 4e régiment de chasseurs à cheval en 1791). Il est estropié de la jambe droite, d'un coup d'éclat de bombe, lors du siège de Berg op zoom. Admis aux Invalides comme officier le 1er mai 1749. Son état-civil est confirmé en l’an X.