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1855 : en Crimée

 

De la tranchée – 5 heures du soir

le 6 septembre 1855

 

mon général1

le résultat du feu a été très satisfaisant sur le bastion central, les deux faces intérieures de ses lunettes, sur les batteries de la berge et sur la face droite du bastion du mât.

Toutefois, sur ces deux dernières branches de la défense, nous ne sommes pas encore assez forts. Il y a quelques pièces que nous ne pouvons faire taire.

Nos pertes de ce jour sont peu considérables. Toutefois, mr de Géras, lieutenant de vaisseau, commandant de la batterie 20, a été tué.

La batterie 14 a beaucoup souffert, surtout dans la matinée, par suite de bombes lancées du bastion du mât.

 

En général, nous sommes trop faibles en mortiers. Je suis obligé d’en faire revenir encore de mes ailes pour les mettre au centre.

J’ai l’honneur de vous demander instamment, mon général, de vouloir bien donner des ordres pour qu’on satisfasse aux demandes des commandants de batterie qui ont épuisé une partie notable de tous approvisionnements en bombes, surtout en bombes de 22.

C’est de la plus haute nécessité.

Je suis avec respect, mon général, votre très humble et très obéissant serviteur,

le général commandant

Lebrun2

 

 

1Monsieur le général Thiry, commandant l’artillerie de l’armée

 

2Il publiera ses mémoires de campagnes en 1889

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