1808 : Brest, un port dans la tourmente

Au début de la Révolution, avec l’émigration de nombreux officiers, la suppression de l’Académie royale de marine et l’insubordination des équipages le port de Brest, et sa flotte, sont largement désorganisés. La situation s’améloire grâce au représentant du peuple Jeanbon Saint-André puis avec les constructions navales impulsées par Jacques Noël Sabné.

Lorsque Bonaparte arrive au pouvoir il n’y a pas de travail à Brest hormis le port ; en 1810, la misère règne à Brest.

Un citoyen de cette ville écrit au munitionnaire général des vivres de la marine en mars 1800 : « Nous vivons au jour le jour et le samedi soir nous ignorons si nous aurons du pain pour le lundi. » Les commandants d’escadre sont incapables d’appareiller et Bruix, nommé à la tête de l’escadre de Brest, se plaint au ministre : « À mon arrivée il n’y avait pas un écu à leur distribuer. Je les ai trouvés nus de la tête aux pieds entièrement découragés et désespérés de l’abandon dans lequel ils sont laissés […]. Sans doute vous avez été trompé et vous vous êtes trompé, citoyen ministre […] j’écris par le même courrier au Premier consul et je ne lui cacherai rien. » La réponse du ministre ne fait que confirmer l’immense misère de la marine : « Des besoins plus urgents et l’insuffisance des ressources ont empêché le gouvernement de distribuer à l’armée navale les fonds qui lui étaient nécessaires […]. Vous n’avez sous les yeux que les besoins d’un seul port et je reçois de tous les ports où la marine a des établissements le récit affligeant de la détresse qui accable les officiers et matelots ».

Les conditions naturelles ne sont pas favorables à Brest, dont la sortie du port, qui même port civil et militaire, est difficile dans un région où les vents d’ouest prédominent. Malgré l’action du préfet maritime, le prot est bloqué par les Anglais faisant dépérir l’arsenal : impossible de naviguer entre Bénodet et Brest ; aucun moyen de communication maritime entre Quimper et Lorient.

 

« Mr le général Heudelet, commandant la 13e division militaire, rend compte de Pontivy le 10 de ce mois [septembre 1808], que dans la nuit du 7 au 8, une douzaine d’hommes armés et masqués ont escaladé le mur de l’arsenal de Brest (côté de recouvrance) y ont assassiné la femme du garde d’artillerie, l’ont volé, et enlevé de sacs de balles de fusils, et que dans leur fuite, ils ont abandonné une partie de leur vol – que le commissaire général de police est informé de cet événement, et qu’il croit parvenir à en connaître les auteurs.

Mr le général Heudelet représente qu’il est à craindre que des événements de cette nature et peut-être même de plus fâcheux, ne se multiplient, faute de troupes pour occuper les postes et faire des patrouilles ; et ajoute que mr le préfet maritime, d’après les sollicitations du commandant de la place de Brest, vient de lui prêter 60 hommes de troupe de la marine pour le service journalier mais que ce nombre n’est pas suffisant ».

 

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