· 

1798 : la prise de Rome

 

Le général Mack avait divisé son armée en de nombreux détachements, afin d’attaquer et de tourner les Français par tous les points. Les dispositions de Championne font échouer ce plan ; il évacue Rome, laissant une faible garnison dans le château Saint-Ange, et porte le gros de ses forces sur Civita-Castellana, où il les place sous le commandement de Macdonald, tandis que lui-même va sur Ancône pour hâter l’arrivée de ses parcs et de ses munitions. Ferdinand, à la tête de ses Napolitains, entre à Rome, et ses soldats, pour célébrer ce triomphe, aident la populace romaine à piller les maisons des habitants désignés comme révolutionnaires. Mack ayant tenté d’attaquer les Français à Civita-Castellana, est vigoureusement repoussé. Championnet, revenu à son armée, enlève à Calvi une division napolitaine qui menaçait ses communications, et manœuvre pour couper la division Damas, qui, quelques jours après, obtint par une capitulation la permission de se rembarquer.

 

« Récit historique de l’action pour laquelle l’adjudant général Bonnamy a été fait général de brigade sur le champ de bataille

[récit manuscrit du général Bonnamy]

 

L’adjudant général Bonnamy était alors chef de l’état-major général de l’armée de Naples que commandait en chef le général Championnet.

L’ennemi venait d’être battu à Nepi et depuis cette journée, il manoeuvrait sur les deux rives du Tibre. Mr Mack s’était emparé de la montagne Bone et occupait en force Calvi. Le général Mac Donald fait emporter Calvi et se rend maître de la montagne.

Les Napolitains concentrent leurs force, campent à Cantalupe et menacent Terni.

Le général en chef voulait marcher sur Rome, mais alors la droite de son armée coupée par le Tibre tenait une mauvaise position ; son centre sur Terni était dégarni, sa gauche occupait Rieti.

Il ordonne que la droite sera reployée et marchera sur à la ligne par la montagne Bone sur Cantalupe. ; que le pont de Borgetho sera armé d’une artillerie formidable. Le général Kellermann est chargé de défendre et d’éclairer la route sur Florence, il tient garnison dans le fortin de Civita Castellane.

Le général Championnet retire quelques bataillons des bords de l’Adriatique, les forme en colonnes sur la route de terni à Rome pour l’attaque du camp de Cantalupe et l’arme de toute l’artillerie et la cavalerie qui n’a pu suivre le mouvement de la droite par la montagne Bone.

La gauche reçoit l’ordre de déboucher par Rieti sur l’hosterie de Correse pour tourner l’ennemi campé à Cantalupe.

L’armée se met en marche. Mr Muest refuse la bataille, traverse Rome et se couvre du Taverone.

Nous marchons sur Rome par Monté Rotonde. Le général Kellermann débouche par le pont de Borghetho et suit la rive droite du Tibre.

Il avait en opposition un corps de 6 000 hommes que commandait la maréchal Damas [1] qui pressait son mouvement de retraite sur Rome. Le général se présente devant cette ville et fait ses dispositions pour en presser le passage. Le général Championnet en est très instruit mais son armée est épuisée de fatigues par les pluies continuelles qui tombaient depuis plusieurs jours : elle marche lourdement.

Le général en chef juge que ses troupes ne pourraient s’opposer aux entreprises du maréchal Damas qui était aux portes de Rome.

A l’instant, il m’ordonne de partir, il me fait suivre de 250 chevaux et me charge de faire les dispositions nécessaires pour arrêter les colonnes de mr le maréchal de Damas. A l’instant, il m’ordonne de partir, il me fait suivre de 250 chevaux et me charge de faire les dispositions nécessaires pour arrêter les colonnes de mr le maréchal de Damas.

Je vole à Rome, dégage la garnison de 200 hommes qui occupaient le fort de Saint Ange, en embarque une partie au Ponté Molle pour en défendre le passage et marche avec ma cavalerie au devant de mr Damas. Je lui envoye un, trompette. Le maréchal [de camp] arrive en personne, je lui trace rapidement l’état de sa situation et lui ordonne de mettre bas les armes. Il refuse. Cependant il demande trois heures pour assembler son conseil de guerre et délibérer. Je lui en accorde une [heure] dans l’espérance de recevoir quelques renforts et nous convenons que passé ce délais celui qui voudra attaquer en sera le maître. Il m’annonce qu’il ne faut compter sur aucun secours. L’armée est loin encore. Sur ces entres faits, le général Championnet arrive, l’heure sonne, il m’ordonne l’attaque.

Mr le maréchal Damas intimidé et croyant que Rome est fortement occupée songé à la retraite et il l’a fait en bon ordre sur Orbitelle où il avait des espérances de trouver des embarcations.

Avec les 250 chevaux que je conduis, je tombe sur l’arrière garde. Nous enlevons 8 pièces de canons, 1500 hommes sont fait prisonniers. La colonne de mr Damas est mise en déroute. La nuit survient, il s’empare d’un village y loge son infanterie, seule [la nuit] met fin au combat.

Le général Championnet satisfait de cette action me nomme sur le champ de bataille général de brigade ».

 

Mack n’avait pas attendu cet événement pour évacuer Rome, et Ferdinand s’était hâté de reprendre la route de Naples. Championnet, rentré à Rome le 13 décembre, s’y arrête pendant quelques jours : il avait conçu l’audacieux dessein de conquérir le royaume de Naples, malgré la faiblesse numérique de son armée et les mauvaises dispositions des habitants.

 



[1] Il s’agit du comte Roger de Damas, émigré, entré au service de Naples.

Écrire commentaire

Commentaires: 0