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1808 : habillement de la compagnie de réserve de l'Ain

UNIFORME ET ARMEMENT

 

La tenue de la compagnie de réserve de lAin est très belle. Jusquen juillet 1808, elle se compose dun habit bleu ciel distingué en noir par un passepoil au collet et des passepoils des poches en long. Le retroussie est blanc passepoilé de noir et les pattes dépaule sont blanches passepoilés de noir. Les revers, les parements et pattes de parements sont noirs. Le noir couleur distingue alors la 21e Légion de Gendarmerie. Les boutons sont en laiton1. La doublure est en cadis blanc.

Tous les hommes reçoivent à leur arrivée le même équipement : un chapeau noir avec deux cocardes, un col noir, 2 chemises, une veste, une culotte, une paire de guêtres grises, une paire de guêtres noires, une paire de bas de coton, une paire de bas de laine, deux paires de souliers et un sac de peau. En 1807, le chapeau laisse la place au shako. Après moins dun an dexistence, le préfet de lAin, sans doute désireux davoir une belle compagnie, ordonne, le 26 septembre 1807, le renouvellement de lhabillement de la compagnie pour le 1er janvier. Toute fois ce renouvellement nest que partiel et va de pair avec la mise en place du shako. Durant le 2e trimestre de 1808, ce ne sont que 18 bonnets de police et 16 sacs de peau sur 36 qui sont distribués aux fusiliers de la compagnie. Mais, le préfet de lAin pousse plus loin encore lesthétisme de la compagnie de réserve en imposant aux fusiliers une coupe réglementaire des cheveux. A compter du 1er octobre 1807, tous les hommes de la compagnie de réserve de lAin auront la coupe à la Titus.

 

Si, Napoléon légalise lutilisation de drap blanc à la place du bleu ciel par décret du 12 juillet 1808, à cause des énormes stocks de drap, dès avril 1808, la compagnie de lAin utilise ce type de drap blanc. Chaque homme dispose alors dune chemise, dune paire de bas, dune paire de souliers, de boucles pour les chaussures et les bas, dun bonnet de police, dune paire de guêtres noires, dune paire de guêtre grise et dun sac de peau. La tenue en drap de laine blanche est alors doublée de toile crue. Le luxe et le prestige de la compagnie départementales voulu par le préfet sont matérialisés par lutilisation par les fusiliers de boucles pour souliers et pour jarretières, ce que la compagnie du Doubs na pas. Les bonnets de police ne sont pas fait dans du drap de récupération mais dans du drap neuf. De plus, les culottes des gardes de lAin sont faites en draps alors que la circulaire du 4 février du ministre, stipule quelles devraient être faites en tricot. Les boutons ne sont pas que de simples morceaux de laitons ou de cuivres emboutis ou travaillés, ce sont des montages dune feuille de métal sur un support de bois, marqué du n°12 en centre et département de lAin sur le pourtour. Le prix des fournitures dhabillement dun garde de la compagnie de lAin est de 58 livres 5 sols alors que celui dun garde du Doubs nest de 36 livres 06. Lhabillement de la compagnie de lAin coûte le double de celle de lIle et Vilaine.

 

Larmement dun fusilier de la compagnie de réserve est alors similaire à celui de son camarade de linfanterie de ligne : il na que le fusil et la baïonnette. Le fusil peut être le modèle 1777 modifié an 9, ou danciennes fabrications royales ou révolutionnaires. Le sabre briquet est réservé aux caporaux, fourriers, sergents et sergents majors. Toutefois, le tambour touche aussi un sabre briquet et pas de fusil. Lofficier reçoit une épée. La compagnie de réserve de lAin ne possède pas de réserve de poudre. Pour le service et ses exercices, elle reçoit annuellement 50 décagrammes de poudres de guerre par homme. Pour obtenir sa poudre, le préfet fait la demande au directeur de lartillerie de Grenoble qui la renvoie sur le magasin militaire le plus proche. En 1806, il sagit de celui de Genève. Malgré que les compagnies départementales soient des troupes réglées comme celles de la ligne, la négligence ou le mépris du directeur du dépôt genevois pour des hommes quil considère peut être comme des  loin des balles  se fait sentir quand, le magasin de Genève ne délivre pas, en 1806, la poudre prévue pour la compagnie de lAin, malgré la demande faite en bonne et due forme par le préfet de lAin. Ce retard paralyse les exercices de tirs de lannée. Lannée suivante, le préfet de lAin obtient, le 1er août du ministre de la Guerre, de prendre la poudre nécessaire à la compagnie de réserve de lAin au magasin de Lyon. Le 18 août, il demande au chef de bataillon Laval, directeur par intérim de lartillerie à Grenoble, dobtenir la poudre des magasins de Lyon.

Jérôme Croyet

docteur en histoire

 

 

 

1 Si théoriquement ils comportent le nom du département et le numéro de la légion de la gendarmerie, il arrive que par soucis de simplicité, ils soient remplacés par des boutons à l’aigle en laiton.

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