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1794 : lettre d'un sergent de Lyon

En complément à Paroles de Grognards, voici une lettre de Pierre Nicolas Sanson est sergent dans un bataillon de volontaires. Il écrit à sa sœur et son beau-frère, qui habitent Lyon, le 12 ventôse an II.

« Le 12 ventôse l’an IIième de la République française, Une, Indivisible, Impérissable.

Mon beau-frère et ma sœur

La présente est pour m’informer de l’état de votre santé et de celle de mon père et de ma mère et celle de mes frères et de ma sœur Marien et de ma tante et pour vous faire mes reproches au sujet de votre négligence de me pas me faire réponse comme je vous le demandais dans ma lettre en date du 4 ventôse dans laquelle il y avait la somme de 30 livres en trois assignats de 10 livres car cela me met dans l’inquiétude de savoir si vous l’avez reçu ou pas reçu. Je vous prie aussitôt la présente reçue de me faire réponse cela me fera plaisir et vous direz à Marien Dujardin que son fils lui fait bien ses compliments et à sa mère et il est bien surpris qu’il ne lui fait pas réponse comme il lui avait demandé par deux lettres et s’il ne lui avait pas fait réponse encore. Je vous prierai de vouloir bien leur dire de lui écrire et vous mettrez dedans sa lettre de réponse pour moi sur les nouvelles que je vous demande et pour vous dire que les nouvelles ont couru en bruit que nous étions parti, mais à présent on n’en parle plus cependant, nous croyons pas resté longtemps à Avranches et nous espérons aller dans la Picardie. Au sujet des nouvelles de la Vendée, je passe les détails dans la lettre à François Marie.

Bien des compliments à mon père et à ma mère et à mes frères et ma sœur Marie et à ma tante et à mon compère Raban et à sa femme et au citoyen Amelen et à sa femme et au citoyen Raude et à sa mère et à sa nièce et au citoyen Delaunet et à sa femme et à son beau-père.

Je vous prie dans la lettre que vous m’enverrez de me dire si ils les ont encore gardé. Vous ferez mes compliments à Breton et à particulier à ma commère Rosalie que j’embrasse de tout mon cœur. Je fini en vous embrassant de tout mon cœur.

Pierre Nicolas Sanson

Sergent, votre frère pour la vie

 

Réponse sitôt la présente reçue ».

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