1848 : Irénée David, le "fils de l'Aigle" du Gers

Irénée David naît le 16 mai 1791 à Auch. 

Brillant élève de l’Ecole centrale d’Auch, il poursuit ses études à Paris : droit et botanique au Muséum avec Jeoffroy Saint-Hilaire, Laurent de Jussieu, de Bosc et Desfontaines (il est ami des deux derniers). C’est un érudit qui touche à diverses disciplines : il écrit un Eloge de Pascal, un essai sur la Centralisation administrative, des études sur la réforme hypothécaire ; il collabore à la revue de législation.

Mais c’est en tant qu’arboriculteur qu’il se fait connaître. Au début de la Restauration il revient à Auch, en tant qu’avocat, et y crée un précieux et vaste jardin scientifique (dont il parle souvent dans ses lettres à son père sous l’Empire durant ses études) à La Hourre. Son jardin est visité par le Chef des cultures du Jardin des Plantes de Paris, et donne lieu à un article spécial de La revue horticole de 1861 par M. Pépin chef de l’Ecole de botanique du Jardin des Plantes. Pour mettre en pratique ses idées, il participe à la lutte contre le déboisement et écrit de nombreux articles scientifiques d’arboriculture incitant les Gersois à reboiser avec des espèces adaptées. C’est un membre très actif de la Société d’agriculture et il collabore au Mémorial agricole du Gers. Il épouse Jeanne Marie Justine Irma Depan.

En janvier 1829, il est maire d’Auch, mais démissionne en 1830 parce que légitimiste. Le 23 octobre 1831 il est nommé au conseil municipal d’Auch. Il travaille à un rapprochement des royalistes et des républicains. Il échoue aux législatives de 1839 et 1842. Le rôle politique d’Irénée David n’est pas comparable à ceux de son père et de son fils ; il est beaucoup plus mesuré et consacre beaucoup de temps à l’arboriculture. Il est élu le 28 avril 1848 à l’Assemblée constituante. Il participe activement aux travaux de l’assemblée avec une orientation libérale mesurée : loi sur le timbre, opposition énergique à l’augmentation des impôts. Ecœuré par l’invasion de l’Assemblée le 18 mai et les sanglantes journées de juin 1848, il soutien la politique de Cavaignac. Il reste un opposant discret à Louis-Napoléon Bonaparte. Le Courrier du Gers écrit au moment de sa mort : "En politique, il préconisa l’union de l’Ordre et de la Liberté sous la monarchie. Il défendit la liberté en péril et l’Ordre menacé sous la République". Il meurt à La Hourre, le 12 avril 1862. 

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