Antoinette Chapuis : une trévoltienne auprès de Marie-Antoinette

Antoinette Chapuis naît en 1734 à Trévoux.

Elle épouse Zacharie Rabut de Varenne, avocat. Elle se remarie, en 1762, avec Louis Dufour, seigneur de de Montlouis vers Saint-Genis Laval, écuyer. Ils vivent à Fareins. Louis décède le 26 juillet 1768 à Villefranche. Elle vend alors des terres et en achète d’autres. Grâce à Campan, valet de garde-robe de la Reine mais aussi à la position de sa belle-mère1, Antoinette se rend à Versailles en 1777.

Première femme de chambre de Madame Royale, fille aînée de Louis XVI et de Marie-Antoinette, le 19 décembre 1778. Cette nomination provoque des jalousies ; en effet, cette décision de Marie-Antoinette bouleverse l'ordre curial traditionnel puisqu'il ôte tout pouvoir effectif aux sous-gouvernantes au profit d'une personne de condition moindre à la fois dans l'ordre curial et dans l'ordre social. Toutefois, personne ne remet en cause, le droit des souverains à modifier l'étiquette ou à introduire des changements dans la hiérarchie de cour. Son travail consiste à habiller la princesse, à veiller sur elle la nuit, à dormir à côté d'elle, à l'accompagner dans les promenades lorsqu'elle n'est pas avec ses parents, à assister à ses repas, à la suivre à chaque fois qu'elle quitte Paris, aux moindres déplacements qu'elle fait.

Antoinette épouse Pierre Edouard Brunyer, premier médecin des Enfants de France le 1er janvier 1783. Leur contrat de mariage est signé par Louis XVI et Marie-Antoinette le 25 novembre 1781.

Dans ses fonctions, Mme Brunyer gagne l'estime et la confiance de la Reine, à tel point qu'elle a réussi à obtenir une position équivalente à la sienne pour sa fille Christine de Montlouis2. Toutefois Marie-Antoinette décrit Antoinette Chapuis de manière ingrate : « Madame Brunier, femme du médecin, est à elle depuis sa naissance, la sert avec zèle ; mais sans avoir rien de personnel à lui reprocher, je ne la chargerois jamais que de son service. Elle tient du caractère de son mari3. De plus, elle est avare, et avide de petits gains qu’il y a à faire dans la chambre ».

Le 27 avril 1789, à la veille de l'ouverture des États généraux, Antoinette Chapuis accueille des députés à sa table. Les 5 et 6 octobre, elle suit la famille Royale à Paris et s'installe à l'Hôtel de La Vallière place du Carrousel.

Le 10 juin 1791, la Reine arrive essoufflée dans la chambre de Madame Royale et informe également Mme Brunyer de son départ imminent. La Reine lui laisse le choix de rester ou de partir, la femme de chambre n'hésite pas et choisit de s'enfuir. Elle accepte de partir sans serrer dans ses bras son mari qui habite à deux pas. Avec Mme de Neuville, elles doivent se rendre à Claye, sur la route vers la Champagne et attendre devant la poste. Les deux femmes arrivent à Claye et attendent la berline royale. Trois gardes du corps les mettent dans un carrosse qui suit la famille royale. Arrêtée, Antoinette Chapuis est enfermée à la prison de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés le 26 juin. Interrogée durant quatre heures le 5 juillet, elle est libérée le 16 et reprend son service aux Tuileries.

Le 10 août 1792, elle se trouve aux Tuileries et trouve refuge dans la chambre du Roi. Arrêtée, elle est libérée de la prison du Temple où elle est dispensée de servir. Toutefois, dans la semaine du 21 janvier 1793, son mari, le docteur Brunyer est appelé par Marie Antoinette pour soigner Madame Royale. A cette occasion la Reine lui offre un voile pour son épouse. En octobre 1793, le couple est contraint à se cacher.

Antoinette Chapuis décèderait en 1801.

 

1 Mme Dufour était nourrice du dauphin, fils de Louis XV, puis première femme de chambre de la dauphine.

2 Née le 28 janvier 1763 à Trévoux. Son parrain est un bourgeois Lyonnais et son marraine l’épouse d’un lieutenant particulier au présidial de Lons. Elle épouse Claude Noël de La Poix de Fréminville en 1783. Marie Antoinette signe l’acte de mariage.

 

3 Des dames de la cour, jalousent de la confiance de la Reine en mme Chapuis, le décrivent comme intriguant alors que Mme Royale traite avec hauteur son médecin.

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