Contrairement à une idée reçue, les Français sont présents dans la guerre de Sécession, épisode capital de l’histoire des Etats-Unis. Au moment de la mobilisation, plus de cents mille d’entre eux vivent aux Etats-Unis. Ces derniers, contrairement au melting-pot ambiant, exaltent leurs différences culturelles. Géographiquement dispersés, idéologiquement divisés et jusque-là réfractaires à l’américanisme, les Français rompent peu à peu les liens qui les lient à la France pour céder à l’américanisation et s’attacher définitivement à leur pays d’adoption. L’expérience de la guerre civile constitue pour eux un terreau propice à l’assimilation alors que les liens entre eux se relâchent à la faveur des clivages politiques, sociaux, religieux, économiques de la société française qu’ils ont amené avec eux.
Contrairement au souhait de Napoléon III de ne pas impliquer la France dans ce conflit, alors qu’elle est au Mexique ; isolément ou par petits groupes, certains français n’hésitent pas à traverser l’océan Atlantique pour offrir leur service à la cause de leur choix. Certains entrent au 55th New York volonteers ou aux Lafayette Guards, d’autre au 10th Louisiane. De plus l’armée française influence la mode militaire américaine : les Louisiana Tigers de l’armée confédérée ou les New York Fire Zouaves adoptent l’uniforme des zouaves français.
La guerre de Sécession constitue un tournant dans l’histoire de l’immigration française aux États-Unis. À la faveur des bouleversements politiques et sociaux qu’engendre la lutte entre le Nord et le Sud, les Français d’Amérique tissent des liens nouveaux avec leur patrie d’adoption en même temps qu’ils consomment la rupture avec leur pays d’origine. A cela s’ajoute une les conséquences de l’expédition du Mexique qui donne naissance à un sentiment antifrançais. Toutefois, ceux qui ont servi dans les armées de l’Union acquièrent de plein droit la citoyenneté et perçoivent une allocation du gouvernement fédéral.
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