3.35 La flambée festive :
le temps des fêtes décadaires, an II
C’est durant tout le mois de pluviôse an II, que les fêtes décadaires sont organisées dans le centre ville de Bourg de main de maître par Dorfeuille qui a déjà fait preuve de goût pour les mises en scène patriotiques à Commune-Affranchie : fête en l'honneur de Chalier et canonnades des Brotteaux. Elles suivent toutes un même schéma : les cloches, puis le canon, invitent les citoyens, puis un cortège, composé des autorités, de hussards, de volontaires et de citoyens, parcourt la ville jusqu'à la place Marat. Là, plusieurs discours sont prononcés. Parfois, des chariots surmontés d'allégories sillonnent les rues, mais à chaque fois ont lieu des abdications de prêtres ou des autodafés d'objets du culte. Puis, un repas et ou un bal sont offerts à la population. Avec Dorfeuille, ces fêtes décadaires, soutenues par l'impression de 4000 cahiers de chants patriotiques [1], ont pour but d'anéantir le culte catholique dans ses fondements religieux. Les organisateurs essayent de reprendre à leur compte les pratiques chrétiennes, processions[2], prêches et discours, en y intégrant des danses et des repas communs.
[1]Albitte en demande la diffusion à Rollet-Marat, qui les fait imprimer chez Phillipon à Bourg. Registre de l'agent national du district de Bourg. A.D.A ancien 2L26
[2] A Trévoux, le défilé promène des bannières, comme il est d'usage dans les processions religieuses.
Inscriptions des bannières à la tête des autorités constituées Les magistrats sont les pères des pauvres
A la tête de la société populaire Avant garde de la Révolution
Avant la troupe des jeunes gens Espérance de la Patrie
Près des quatre jeunes filles habillées de blanc La Raison, les Moeurs, La Liberté et l'Egalité.
A la tête des prêtres Vive la Raison à bas le fanatisme.
Fête ordonnée par le comité révolutionnaire de Trévoux. A.D. Ain 1L 255.
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