les libraires

A partir du XIIIe siècle, le besoin d'un plus grand nombre de livres se fait sentir, car s'était fondé en plusieurs villes de grandes écoles où affluaient les étudiants qui réclamaient les livres nécessaires à leur travail. Des copistes, le plus souvent de pauvres prêtres, se mettent à copier des manuscrits et alors apparaît la profession de libraire. Il y a alors deux sortes de libraires ; les premiers, qu'on appelait simplement libraires, recevant en dépôt des manuscrits et les vendant au public ; les autres, stationnaires, d'un mot latin qui signifie étalage, commandant eux-mêmes aux copistes les ouvrages dont ils voulaient avoir plusieurs exemplaires. Il faut croire que la profession ne rapporte pas beaucoup, car, au XIIIe siècle, la plupart des libraires sont en même temps cabaretiers.

Sous l’Ancien Régime, la plus redoutable des prescriptions auxquelles ils sont soumis, est de ne pouvoir publier aucun livre qui n'eût été approuvé par l'Université. A partir du XVIe siècle, ce sont les rois qui se chargent d'exercer cette surveillance. Ainsi, les menaces de suspension de l’impression du dictionnaire de Bayle, au milieu du XVIIIe à Trévoux, met en péril “plus de trente personnes, par ce fait, sont sans travail ; ils seraient obligés de les congédier ; la plupart sont établis à Trévoux avec femmes et enfants”. A cette époque, le libraire est alors un marchand qui vend des livres et qui en imprime, s'il est du nombre des imprimeurs. Au nombre de sous la Révolution, ils ne sont plus que 3 libraires imprimeurs dans l’Ain en 1806 et notamment Janinet de Bourg qui publie des catalogues de ses ouvrages en ventes.

Les libraires ont déjà comme concurrents les bouquinistes. Ces derniers sont de pauvres libraires qui, n'ayant pas le moyen de tenir boutique ni de vendre du neuf, étalent de vieux livres.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

 

président de la SEHRI

Écrire commentaire

Commentaires: 0