les tireurs d'or

Présents dans la région lyonnaise dès le XVe siècle, les tireurs d'or, qui réduit l'or en fils déliés, bénéficient à Trévoux, principauté indépendante de Dombes, d'un véritable paradis fiscal. Grâce à la qualité remarquable de leurs produits, et n'étant pas assujettis comme leurs voisins lyonnais à l'impôt sur l'argue royale, ils peuvent inonder le marché européen des fils d'or et d'argent. Louis XV, ayant obtenu de Louis-Charles de Bourbon, la cession de la souveraineté de Dombes, et voulant plaire à ses futurs sujets, autorise les tireurs d’argent de Trévoux à envoyer en France, moyennant un faible droit d’entrée leurs produits jusqu’alors prohibés comme étrangers depuis le 20 novembre 1691. Or les ouvriers trévoltiens, à la fois forgeurs, affineurs, tireurs, sont très renommés pour leur habileté. Aussi, l’édit de septembre 1760 ouvrant les marchés du royaume aux traits d’argent fabriqués à Trévoux, dont l’active et large contrebande était depuis longtemps signalée comme un péril pour l’industrie nationale, produisit une très vive agitation à Lyon, et provoqua les plus amères doléances des tireurs d’or et d’argent. Toutefois, devenue française en 1762, Trévoux perd ses privilèges fiscaux mais conserve sa tradition de l'étirage d'or et d'argent et de la fabrication des outils : les filières. En 1794, la ville compte encore 26 tireurs d’or.

Dans la région, les tireurs d’or et d’argent, comme les orfèvres, sont constitués en jurande. A Trévoux, entre 1718 et 1731, un maître tireur d’or est toujours consul. Deux voies sont ouvertes pour la maîtrise : l’une est la carrière poursuivie depuis l’apprentissage et finissant par le chef-d’œuvre ; l’autre est l’achat des lettres royales créant des maîtres sans leur demander preuve de capacité.

 

Jérôme Croyet

 

Président-fondateur de la SEHRI

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