les perruquiers

Au XVIIIe siècle, le perruquier est celui qui fait des perruques mais qui en fait aussi le négoce. Durant très longtemps, l’usage de la perruque reste marginal en France, ce qui fait que les perruquiers restèrent longtemps sans former de corporations ou de communautés. Formée, celle de Bourg connaît entre 1787 et 1789 des problèmes lors de la nomination de son syndic qui soulève des contestations et nécessite un recours au tribunal. A mesure que l'usage de la perruque devint plus familier, les perruquiers devinrent, sous Louis XV, d'une importance considérable. C'est leur art qui peut assigner à chaque personnage son rang dans le monde ; on se distinguait les uns des autres par la perruque : noblesse, tiers état, clergé, autant de degrés hiérarchiques de la société, autant de perruques diverses. Si à Paris ou à Lyon, les perruquiers étaient aussi étuviste, en un mot, factotum de la toilette, dans l’Ain ils ne semblent pas avoir conjugué ces deux métiers.

L’art du métier de perruquier a beaucoup progressé au XVIIIe siècle. On faisait d'abord les perruques à tresses sur trois soies et cousues sur rubans puis on parvint à imiter complètement une chevelure naturelle mais la mode imposa rapidement l’usage de vrais cheveux, que vendait les pauvres. Cette mode nouvelle fit sortir beaucoup d'argent de France car il fallait se procurer des cheveux à l'étranger, la production indigène ne suffisant plus.

L’art de faire des perruques est alors complexe : faire les cheveux aux dames, les étager de manière à leur donner un aspect agréable, combler les lacunes et les cacher sous des nuages de poudre ; fabriquer tours, toupets, chevelures entières pour messieurs les gentilshommes, gens de cour, d'église, de justice ou d'épée ; bref, débarrasser chacun des soins journaliers du corps. En 1794, ils sont 9, dont un maître, exerçant à Trévoux et en 1806, ils sont 53 dans le département. Toutefois, avec l’évolution de la mode, cette profession disparaît presque totalement après le 1er Empire.

 

 

Jérôme Croyet

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