1814 l'expo : les commissaires extraordinaires et levées

Même si Napoléon connaît la valeur administrative de ses préfets, il met beaucoup en doute leur dévouement au régime. Afin de s'assurer le soutien des départements, il nomme, le 26 décembre 1813, des commissaires extraordinaires dans chaque division militaire de l'intérieur. Ces hommes, originaires des pays ils sont envoyés, ont pour mission de prendre des mesures utiles à la défense nationale mais aussi pour raviver l'esprit public. Le commissaire de la 7e division militaire est le comte de Saint-Vallier, relayé en Isère par un jeune et brillant auditeur au Conseil d'Etat, Henri Beyle, plus tard connu sous le nom de Stendhal.

En Isère et en Dauphiné, Beyle et St Vallier s'activent pour assurer la défense et la cohésion patriotique. Alors que des combats ont lieu dans les environs de Bourg, dans l'Ain, mettant aux prises des soldats Autrichiens de la colonne de Bubna et des troupes de ligne françaises[1], St Vallier, afin de juguler des bruits alarmants venant de Lyon, invite le maire de Grenoble, Renauldon, le 15 janvier 1814, à publier tous les deux jours des proclamations rassurantes. St Vallier est très méfiant et se défie des prêtres qu'il juge peu sûrs dans leurs conversations privées. Il active la défense, en supprimant tous les bacs établis sur le Rhône mais se rend compte du manque d'arme : "on pourrait tout espérer du Dauphiné, si nous avions quelques milliers de fusils" écrit-il au ministre de l'Intérieur, le 15 janvier. Très rapidement, St Vallier se rend compte que l'on ne peut pas défendre Grenoble dans Grenoble. Le 1er février, il invite le maire de la ville à faire de la position de pont de Pique-Pierre, une redoute défensive en y établissant un retranchement.

 

Les habitants du département, surpris de l’invasion, n'en opposent pas moins une vive résistance, l'effet de surprise passé. Les gardes nationaux se mobilisent aidés de paysans armés, un peu comme en Espagne. A défaut de grands combats en ordre de bataille, la guerre se livrera en guérilla : la petite guerre. Si les citoyens s'activent pour la défense du territoire, certaines élites de la société de l'Ain s'activent, à l'inverse, pour préparer l'arrivée des Autrichiens. Malgré ses engagements, dans tout le département des volontaires s'enrôlent dans les troupes françaises en février et mars 1814. A Bourg, ils vont en grande majorité dans l'infanterie[2] mais aussi les chasseurs à cheval de la Garde.

 

Asso SEHRI

Expo du bicentenaire de 1814 dans l'Ain - château des Allymes - médiathèque de Nantua

 



[1]     Parmi ces troupes se trouvent des hommes du 20e, 35e, 60e et 67e Régiments d'Infanterie de Ligne, 23e Régiment d'Infanterie Légère et de la Gendarmerie de la Garde Impériale.

[2]     Certificat du chirurgien en chef de l'hospice de Bourg pour Etienne Grobon, 28 Février 1814. A.C.Bourg H5

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